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26.04.2021 - 15:44

Conjoncture dans le Canton de Neuchâtel

En 2021, le ciel devrait un peu s’éclaircir pour les entreprises neuchâteloises

En 2020, 55% des entreprises neuchâteloises ont vécu une année 2020 difficile à très difficile contre 24% « bonne à très bonne ». 52% des entreprises sondées ont vu leur chiffre d’affaires diminuer par rapport à celui de 2019, contre 26% (augmentation). L’industrie est plus touchée que les services.

L'année 2021 paraît à peine meilleure. 43% des entreprises anticipent encore une année difficile à très difficile. Du point de vue du chiffre d’affaires, 30% estiment qu’elles feront un exercice moins bon qu’en 2020. La bonne nouvelle se trouve sur le front de l'emploi, qui devrait repartir sensiblement à la hausse notamment dans le domaine de l’industrie. Lors de ce sondage, il est apparu que 28% des entreprises s’étaient endettées à cause de la crise et que celles qui ne s’étaient pas endettées l’avaient fait en recourant aux RHT (52%), en utilisant des réserves (44%), en diminuant ou en reportant des investissements (29%), en réorganisant des activités (19%) et en réduisant des effectifs (15%).

Perspectives inquiétantes pour les investissements

En ce début d’année, les prévisions d'investissements restent sur la retenue: seules 19% des entreprises (25% dans l'industrie) investiront davantage cette année qu'en 2020. 26% des entreprises sondées vont réduire leurs budgets et 55 % les maintiendront au même niveau. Pour comparaison, au printemps 2019, 21% des entreprises projetaient une réduction des investissements. Concernant l'emploi, les données de l'enquête de printemps confirment la baisse constatée du nombre de chômeurs communiquée par le Canton de Neuchâtel au 31 mars 2021 (taux de chômage de 4.7% en mars). Pour l'année en cours, 16% des membres de la CNCI prévoient en effet d’augmenter leurs effectifs alors que 10% pensent les réduire (stabilité pour les 74% restants). Ce solde positif s'observe indépendamment de la taille des entreprises, celles occupant entre 30 et 100 collaborateurs étant même 31% à vouloir étoffer leur personnel, contre seulement 7% à envisager de le réduire. L'automne dernier, seuls 10% des membres de la CNCI évoquaient une hausse des emplois en 2021, et 17% une baisse.

Préoccupations des entreprises

Les sept principales préoccupations des entreprises sont la situation économique générale (84%), la recherche de nouveaux clients (43%), la concurrence (29%), le manque de liquidités (20%) et l’excès de réglementation (17%), la difficulté à recruter (15%) et le niveau du franc suisse (10%). La situation économique générale, la recherche de nouveaux clients et le manque de liquidités sont les préoccupations qui ont le plus progressé depuis l’enquête de printemps 2019. A remarquer que la difficulté de recruter préoccupe plus les entreprises à partir de plus de 30 collaborateurs. Le niveau du franc suisse concerne plus les entreprises de plus de 100 collaborateurs

Etat de la trésorerie des entreprises

La trésorerie de 57% des entreprises sondées a été impactée par la crise. L’industrie (62%) et les entreprises avec 30 à 100 collaborateurs (64%) ont été plus touchées. 28% des entreprises ont dû s’endetter pendant la crise. La proportion est plus élevée dans l’industrie (35%) et dans les entreprises comptant 30 à 100 collaborateurs (31%). La proportion d’entreprises anticipant une augmentation de leur endettement pour 2021 se réduit (14%). Pour ne pas s’endetter en 2020, les entreprises ont recouru aux mesures suivantes : utilisation des RHT (52%), utilisation des réserves (44%), diminution et report d’investissements (29%), réorganisation des activités (19%) et réduction des effectifs (15%). 27% des entreprises ont vu les délais moyens de paiement de leurs clients augmenter. Le volumes de retards de paiement a cru de 4.3 points entre 2020 et 2021. 11% des entreprises estiment connaître des problèmes à obtenir un nouveau crédit.

Appréciation de Carolina Salva, Professeur de finance à la faculté des sciences économiques de l’Université de Neuchâtel

Se penchant sur les résultats de cette enquête qui porte notamment sur la trésorerie des entreprises neuchâteloises, la Professeure Carolina Salva fait le constat suivant : « Le contexte actuel reste difficile. On attend une plus grande incertitude sur l’évolution des revenus. Avec une reprise de l'activité, nous devrions nous attendre à un assouplissement des tensions de liquidités. L’augmentation de l’endettement n’est pas nécessairement problématique quand le niveau d’endettement initial est inexistant ou très bas et que l’augmentation de l’endettement est modéré ; par contre, il peut être contre-productif quand il réduit la capacité d’investissement et augmente les risques de faillite. ». Pour traiter les questions d’endettement, Madame Carolina Salva observe qu’il s’agit d’un facteur à analyser au cas par cas pour déterminer dans quelle mesure il est contraignant pour affronter cette période incertaine.

Une enquête représentative

L'enquête a été menée par la CNCI du le 15 février et le 26 mars 2021. 36.1% de ses membres y ont répondu, ce qui correspond à 339 réponses (146 entreprises industrielles et 193 sociétés de services). L'ensemble des entreprises ayant répondu occupe 11'636 collaborateurs dans le canton (40% des emplois de la CNCI). Les petites entreprises (< 30 collaborateurs) représentent 75.5% de l’échantillon, les moyennes entreprises (entre 30 et 100), 15.9% et les grandes entreprises (> 100 collaborateurs),  8.6%.

Pour accéder à la présentation, cliquer ici.

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