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11.02.2021 - 14:25

Visiolunch de l'entrepreneur : La crise, et après?

La dernière rencontre virtuelle des entrepreneurs avait pour thème «La crise et après?». Des intervenants des milieux économiques, politiques et bancaires ont ainsi eu l’opportunité de s’exprimer sur différents sujets et de faire un point de la situation économique à l’échelle internationale, nationale et locale. 

Les crédits Covid-19 octroyés par UBS aux entreprises du canton de Neuchâtel étaient également à l’ordre du jour. Stéphane Mathey, responsable de la Clientèle entreprises et institutionnelle chez UBS Romandie, et son collègue, Nathanaël Bourgeois, responsable de la Clientèle entreprises pour les rayons Neuchâtel-Jura et Fribourg, résument les principaux sujets abordés.


Survol macro-économique
La crise que traverse actuellement l’économie mondiale est l’une des plus importantes depuis plusieurs décennies. En effet, la chute de la croissance au deuxième trimestre 2020 est sans appel puisqu’elle s’élève à plus de 8%. Il s’agit là, vraisemblablement, de la baisse la plus importante depuis la dernière crise pétrolière. Après un rebond net au troisième trimestre, de plus de 7%, la contraction du PIB pour l’année 2020 devrait s’établir à environ -3%. Cette croissance négative est principalement due à la consommation privée et aux exportations. 

En Suisse, bien que les activités commerciales soient en forte hausse sur la fin de l’année 2020, on ne peut pas en dire autant de la consommation privée. Cette dernière reste en berne, en tout cas pour le moment. 

La relance se fera soit par une reprise des activités économiques, soit par une augmentation de la consommation, soit encore grâce à une politique anticyclique des pouvoirs publics. Elle pourrait même être le résultat de ces trois éléments combinés.

Toutefois, on doit relever que la Suisse, de par son niveau d’endettement, est plus à l’aise que ses voisins européens. Si le niveau d’endettement helvétique se situe aux alentours de 30% du PIB, ceux de la France, de l’Italie ou de la Grande Bretagne s’élèvent à plus de 100%.

 

Et Neuchâtel dans tout ça?
Comme partout ailleurs, le canton subit la situation actuelle de plein fouet. Non seulement la consommation privée n’est pas au rendez-vous mais les exportations tournent également au ralenti, du moins en 2020. 

Selon les derniers chiffres disponibles, Neuchâtel est le deuxième canton le plus exportateur au plan fédéral, avec des exportations nettes qui s’élèvent à environ 120 000 francs par habitant. A titre comparatif, Bâle se situe à un peu plus de 300 000 francs et Genève à moins de 50 000 francs. Ceci démontre clairement le poids de l’industrie d’exportation et, en particulier, du besoin de sous-traitance dans l’arc jurassien. Si, à l’échelle du pays, la part de la valeur ajoutée de l’industrie et de la construction dans l’économie s’élève à environ 23%, celle-ci se situe à plus du double dans le canton de Neuchâtel.

Par ailleurs, même si la crise n’est pas encore surmontée, on peut relever la résilience dont a fait preuve l’économie neuchâteloise durant la pandémie du Covid-19. La plupart des ménages ont fait des économies durant cette période et la baisse de la consommation privée le corrobore. Mais, comme toujours, dans toute crise, il y a malheureusement aussi des perdants.

Les entreprises qui ont le plus souffert, et qui souffrent encore aujourd’hui, sont celles actives dans les domaines de la restauration, de l’évènementiel, des activités de loisirs et des voyages, ainsi que le commerce de détail (hors biens de première nécessité). Celles qui ont pu profiter de la crise sont les sociétés d’informatique, les fiduciaires, les commerces de biens de première nécessité, ainsi que certains détaillants à même de proposer une offre en ligne attrayante et efficace.



Crédits Covid-19 dans le canton de Neuchâtel (état à fin novembre 2020)
Le programme mis sur pied par la Confédération a permis à beaucoup d’entreprises de faire face à cette situation inédite. En ce qui concerne le canton de Neuchâtel, sur la base des chiffres d’UBS, on peut relever les points suivants:

  • Le nombre de demandes de crédits Covid-19 dans le canton est légèrement supérieur à la moyenne suisse,
  • A fin novembre, les crédits Covid-19 utilisés s’élevaient à environ 2/3 du montant octroyé. S’agissant d’une moyenne, ce chiffre est donc à prendre avec du recul et surtout à mettre en perspective avec les branches économiques concernées,
  • Les trois premiers clusters en termes de volume de crédits demandés sont l’horlogerie/sous-traitance, la machine-outil et le commerce de gros,
  • Les trois principaux clusters en termes de volume de crédits utilisés sont l’horlogerie/sous-traitance, le commerce de gros et la construction. La machine-outil apparaît bien plus loin en termes de cluster,
  • En ce qui concerne l’hôtellerie/restauration et la santé, ces deux clusters sont ceux qui ont le taux d’utilisation de leurs crédits le plus élevé.

2021 devrait apporter un peu plus de confiance grâce surtout au déploiement du programme de vaccination qui bat son plein. Il est primordial de garder espoir et de mettre à profit cette période difficile afin de se préparer à une reprise économique en adaptant les modèles d'affaires, en réinventant les prestations et en modernisant les infrastructures. Ceci afin de transformer cette crise en une succession d’opportunités. 


Présentation - UBS
 

UBS - Stéphane Mathey, Responsable Corporate & Institutional Clients Romandie

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