A l’occasion de la Journée Futur en tous genres, la CNCI a proposé à des dirigeantes d’entreprises membres CNCI de participer à un atelier « Un jour en tant que cheffe ». Six jeunes filles de 9e année ont eu la chance de rencontrer et d’échanger avec des cheffes d’entreprises dans les domaines de l’ingénierie, le commerce de détail, le droit, le conseil aux entreprises et la traduction.
Stéphanie Dellandrea-Kaufmann (SDK), Directrice administration de Kaufmann & Fils SA à la Chaux-de-Fonds, Hélène Ecoutin-Dupuy (HED), avocate associée dans l’Etude NVLE à Neuchâtel, Emeline Domine (ED), General manager de Star SA à la Chaux-de-Fonds et Rachel Nenavoh (RN), Directrice de sd ingénierie neuchâtel sa à Peseux, reviennent sur leur participation à cet atelier et répondent à nos questions :
Vous avez participé à l’atelier organisé par la CNCI lors de la journée Futur en tous genres le 13 novembre dernier, qu’est-ce qui vous a motivé à y participer ?
ED : Je me sens impliquée en tant que femme, j’ai à cœur que les filles ne se sentent pas bloquées dans leur choix de carrière. Par ailleurs mon associée Laetitia Graff y avait déjà participé, elle en avait été très contente
SDK : Pouvoir échanger avec des jeunes-filles, les écouter et les encourager à croire en elles et leurs rêves ou objectifs.
HED : J’ai été particulièrement motivée par le souhait de rencontrer cette nouvelle génération et l’aider à mettre à mal les fausses croyances limitantes auxquelles nous-mêmes avons peut-être été confrontées.
RN : J’ai toujours plaisir à présenter mon métier et ma fonction, surtout aux jeunes générations et encore plus aux jeunes filles. Cela m’a fait aussi très plaisir de le faire avec d’autres dirigeantes de la région.
Quel a été le retour de ces jeunes filles sur le fait de devenir un jour dirigeante d’une entreprise ?
RN : C’est un peu difficile de se projeter dirigeante à 12 ans, mais on a eu un exemple d’une jeune déjà avec un esprit entrepreneurial. Je suis admirative !
ED : Je n’ai pas senti de blocage, de barrière. Il me semble que c’est quelque chose qu’elles peuvent envisager plus facilement qu’à « mon époque ».
HED : Ces jeunes filles ont pu paraître hésitantes quant à leurs futures carrières professionnelles, ceci étant tout à fait compréhensible considérant leur âge. Toutefois, j’ai pu relever que, en tout cas, toutes les perspectives leur étaient bien accessibles dans leur esprit, ce qui est particulièrement rassurant.
SDK : Elles ont toutes été convaincues que la direction d’une entreprise pouvait également être confiée à une femme. La plupart d’entre elles avaient déjà une idée de leur formation et avaient un objectif de carrière.
Quel message essentiel vouliez-vous transmettre aux participantes ?
HED : Il me tenait à cœur qu’elles ne se ferment aucune porte et qu’elles soient assurées que, avec de la motivation, de la curiosité et de l’intérêt, tout leur était ouvert.
ED : De ne pas avoir peur, qu’on peut y arriver avec la motivation, le travail, toutes nos ressources personnelles.
RN : Trouver le métier qui vous permettra de vous épanouir, de vous réaliser. Ne vous mettez pas la pression, pratiquez votre métier et saisissez les opportunités qui vous correspondent.
SDK : De croire en ses rêves, de savoir qu’être une femme est un atout et non un obstacle pour la gestion d’une carrière et l’accession à des postes à responsabilité.
Y a-t-il une question ou un échange avec les participantes qui vous a particulièrement marquée ?
ED : De manière générale, j’ai trouvé qu’elles avaient déjà une grande maturité, il me semble plus que moi à leur âge !
RN : Le fait que certaines ont déjà de vrai projet passion à 12 ans. Cela m’impressionne.
SDK : Oui, avec l’une des jeunes filles qui m’a demandé si la gestion d’une entreprise était plus facile quand il s’agissait d’une transmission ou d’une création. Cette question est vraiment ce que toutes les personnes qui travaillent dans une entreprise familiale se pose, suis-je légitime à ce poste ?
HED : J’ai été particulièrement marquée par leur créativité et leur sens critique, des qualités qu’elles doivent cultiver plutôt que les étouffer dans un certain conformisme.
Qu’espérez-vous que les jeunes filles retiennent de votre témoignage ?
RN : La passion ! que j’aime mon métier et que la fonction de dirigeante est un rôle de facilitateur, comme l’huile dans les rouages.
ED : Que la patience, le courage, le travail et aussi la gentillesse sont des ressources qui m’ont aidée dans mon parcours pour être cheffe d’entreprise.
HED : Qu’avec la créativité, curiosité et ambition, tout est possible.
SDK : Qu’il faut travailler dur, croire en soi, en ses rêves et avoir des objectifs, que toutes les idées sont bonnes et ne pas se mettre de barrière.
Pensez-vous que ce type d’atelier peut réellement aider à briser des stéréotypes sur les métiers de direction ?
RN : Oui, assurément ! encore plus dans cette formule organisée par la CNCI. Merci d’avoir pensé à moi.
HED : Bon nombre des jeunes filles ont indiqué ne pas avoir d’exemple de dirigeantes et/ou cheffes dans leur entourage et cette rencontre leur a peut-être permis de rencontrer des exemples de tels métiers, leur permettant de se rendre compte que c’est possible.
ED : Oui je le pense, rien de tel que des témoignages, des échanges personnels en petit comité pour parler de choses concrètes.
SDK : Oui, je pense que cet atelier peut réellement motiver les jeunes-filles à croire en elle et à briser les stéréotypes.

