Nouvelle plateforme SIMAP pour les marchés publics dès le 1er juillet 2024

Le 1er juillet 2024, la plateforme simap.ch pour les marchés publics connaîtra une mue très importante. En effet, une toute nouvelle plateforme, plus intuitive, sera mise en service. Sur cette dernière, toute entreprise soumissionnaire dans les marchés publics devra à nouveau s’inscrire et compléter son profil.  Séghira Egli, Directrice-adjointe de simap.ch, répond aux questions de la CNCI et de l’UNAM.

Quelle est l’importance des marchés publics ?
Les marchés publics représentent un volume d'achat supérieur à CHF 40 milliards par an, qui sont répartis entre 20% Confédération et 80% cantons / communes. En 2022, les marchés publics représentaient  6% du PIB.

En quelques-mots, pouvez-vous décrire simap.ch?
simap.ch est la plateforme électronique conjointe de la Confédération, des cantons et des communes dans le domaine des marchés publics, et est gérée par l’association du même nom (simap=système d’informations sur les marchés publics en suisse). Ladite plateforme offre aux entreprises soumissionnaires un accès aux appels d’offres soumis au droit des marchés publics suisse publiés dans tout le pays, dans les domaines des fournitures, des services et des travaux de construction. Les entreprises paraétatiques comme les CFF, La Poste, ou encore des institutions comme les EPF ou lesUniversités doivent aussi publier leurs appels d’offres en fonction des valeurs seuil. Chaque jour, des appels d’offre d’une valeur d’environ CHF 100 millions  sont publiés sur simap.ch. Environ 4000 adjudicateurs et 80'000 soumissionnaires s’y trouvent. L’association est financée par la Confédération (25%) et les Cantons (75%).

Pour le 1er juillet, de quels changements parle-t-on ?
Le 1er juillet 2024, les appels d’offres publics publiés à cette date se trouveront sur le nouveau site simap.ch. Pour en prendre connaissance ou faire des soumissions, les entreprises soumissionnaires devront à nouveau s’enregistrer sur www.simap.ch. L’ancien simap.ch fonctionnera pour les appels d’offres publiés jusqu’au 30 juin 2024. Ce fonctionnement parallèle cessera le 31 décembre 2024. Ce changement est donc majeur pour les adjudicateurs et les soumissionnaires !

Qu’est-ce qui justifie un changement aussi fondamental et brutal ?
www.simap.ch est en fin de vie. La réactualisation totale de la plateforme s’imposait. Il n’y aura pas de migration des données de l’ancienne à la nouvelle plateforme ! C’est pour cette raison qu’il faudra à nouveau enregistrer son profil sur simap.ch pour pouvoir concourir sur les marchés publics.

Comment seront informées les entreprises ?
Les entreprises enregistrées seront contactées par courriel à la fin juin 2024. Elles seront invitées à s’enregistrer sur la nouvelle plateforme. Des informations sur la nouvelle plateforme leur seront données.

Que se passera-t-il si elles ne s’inscrivent pas sur simap.ch ?
Elles ne seront pas informées des nouvelles offres des marchés publics valables dès le 1er juillet 2024 et elles ne pourront donc pas soumettre leurs offres.

Quels seront les changements sur la nouvelle plateforme SIMAP ?
La plateforme sera plus intuitive.  La plateforme permettra une gestion indépendante de lots individuels d’un achat. Le téléchargement direct des offres vers simap.ch sera possible. Des d’interfaces avec sa propre plateforme des achats seront mises à disposition. Le support clients sera amélioré. Des évaluations/statistiques seront accessibles et réalisables pour chaque utilisateur.

Peut-on déjà tester et se préparer à l’utilisation du nouveau SIMAP ?
On peut la tester sur https://educ.simap.ch . On peut s’y enregistrer pour la tester. Mais le 1er juillet, la nouvelle plateforme entrera en fonction et c’est sur celle-là qu’il faudra définitivement s’enregistrer.

L’adresse www.simap.ch restera-t-elle la même le 1er juillet 2024 ?
OUI. Le 1er juillet 2024, en saisissant www.simap.ch on accèdera à la toute nouvelle plateforme. Il faudra donc s’y inscrire. Il y aura un lien sur l’ancienne plateforme que l’on pourra encore consulter.

Quels conseils donnez-vous aux entreprises qui s'inscrivent sur simap.ch ?
Il s'agit d'abord de compléter au maximum son profil. Et surtout, il faut créer des abonnements d’informations pour être à l’affût des marchés.

simap.ch est-il seulement réservé aux très grandes entreprises ?
Aucunement ! www.simap.ch permet à de plus petites entreprises ou à des sous-traitants d’avoir accès à des marchés publics. De plus l’inscription à www.simap.ch est gratuite. Si les entreprises en exploitent le potentiel, les possibilités sont nombreuses. Par exemple, se créer un réseau en consultant le répertoire des soumissionnaires, ce qui peut faciliter  dans le futur des types de coopérations fructueuses telle que les communautés de soumissionnaires... En complétant bien son profil et en décrivant bien ses champ d’activités, une entreprise peut se faire connaître par des mandants potentiels, qu’ils soient publics (collectivités) ou privés (grandes entreprises privées désireuses de travailler avec des sous-traitants par exemple).

Autre liens

Site actuel de simap

Site test de simap.ch valable jusqu'au 30 juin 2024

Informations sur le projet de nouvelle plateforme simap.ch

Informations sur les marchés publics dans le Canton de Neuchâtel

Guide romand pour les marchés publics

Document

Le nouveau simap arrive : présentation 

Placement des jeunes pour les jobs d'été

Job Service propose un service de placement gratuit pour les entreprises. Celui-ci permet de rencontrer et d’engager des jeunes, curieux d’apprendre et motivés à entrer dans le monde du travail, dont les compétences sociales, académiques ou techniques correspondent à leurs besoins en personnel.

La Fondation Job Service, spécialisée dans l’insertion professionnelle des jeunes et active dans le canton depuis 1988, dispose d’un service de placement auprès des entreprises pour les jeunes cherchant du travail à côté de leurs études. Elle a développé de longue date un partenariat avec l’Université de Neuchâtel afin de faciliter l’accès des étudiant.e.s à des jobs leur permettant de financer leurs études. En Suisse, près de 80% des étudiant.e.s des hautes écoles travaillent à côté de leur cursus de formation. C’est un des taux les plus élevés en Europe. Ces jobs ne sont donc pas anecdotiques mais constituent une ressource financière essentielle pour un nombre important d’étudiant.e.s. Par ailleurs, ces emplois de remplacement ou d’appoint fournissent aux jeunes leurs premières expériences du monde du travail, déterminantes pour la recherche d’un premier emploi après leur formation.

Les conseiller.ère.s socio-professionnel.le.s de Job Service reçoivent tous les jeunes recherchant du travail en entretien afin de faire le point sur leur parcours, leurs expériences et leurs compétences. Ils/elles sont ainsi en mesure de mettre en lien les profils adaptés aux demandes des entreprises. Les partenaires économiques sont accompagnés tout au long du processus de recrutement et de placement par des conseiller-ère-s socioprofessionnel-le-s expérimenté.e.s.

La belle saison approche et la mise à disposition de jobs d'été pour les jeunes profite aux deux partenaires. 

Si votre entreprise est intéressée, n'hésitez pas à contacter Job Service :

www.job-service.ch

Neuchâtel : 032 725 35 55 / info2000@job-service.ch

La Chaux-de-Fonds : 032 968 08 68 / info2300@jobservice.ch

Placement des jeunes pour les jobs d'été

Job Service propose un service de placement gratuit pour les entreprises. Celui-ci permet de rencontrer et d’engager des jeunes, curieux d’apprendre et motivés à entrer dans le monde du travail, dont les compétences sociales, académiques ou techniques correspondent à leurs besoins en personnel.

La Fondation Job Service, spécialisée dans l’insertion professionnelle des jeunes et active dans le canton depuis 1988, dispose d’un service de placement auprès des entreprises pour les jeunes cherchant du travail à côté de leurs études. Elle a développé de longue date un partenariat avec l’Université de Neuchâtel afin de faciliter l’accès des étudiant.e.s à des jobs leur permettant de financer leurs études. En Suisse, près de 80% des étudiant.e.s des hautes écoles travaillent à côté de leur cursus de formation. C’est un des taux les plus élevés en Europe. Ces jobs ne sont donc pas anecdotiques mais constituent une ressource financière essentielle pour un nombre important d’étudiant.e.s. Par ailleurs, ces emplois de remplacement ou d’appoint fournissent aux jeunes leurs premières expériences du monde du travail, déterminantes pour la recherche d’un premier emploi après leur formation.

Les conseiller.ère.s socio-professionnel.le.s de Job Service reçoivent tous les jeunes recherchant du travail en entretien afin de faire le point sur leur parcours, leurs expériences et leurs compétences. Ils/elles sont ainsi en mesure de mettre en lien les profils adaptés aux demandes des entreprises. Les partenaires économiques sont accompagnés tout au long du processus de recrutement et de placement par des conseiller-ère-s socioprofessionnel-le-s expérimenté.e.s.

La belle saison approche et la mise à disposition de jobs d'été pour les jeunes profite aux deux partenaires. 

Si votre entreprise est intéressée, n'hésitez pas à contacter Job Service :

www.job-service.ch

Neuchâtel : 032 725 35 55 / info2000@job-service.ch

La Chaux-de-Fonds : 032 968 08 68 / info2300@jobservice.ch

Entretien avec Urs Furrer, Directeur de l'usam

Urs Furrer est directeur de l’Union suisse des arts et métiers (usam) depuis le 1er mai. Treize jours après son entrée en fonction, il a participé à l’Assemblée des délégués de l’Union neuchâteloise des arts & métiers (UNAM) au Grand Hôtel Les Endroits à La Chaux-de-Fonds. Entretien.

Urs Furrer, avant de devenir directeur de l’usam, quel a été votre parcours ? Qu’est-ce qui vous a motivé à reprendre les rênes de la faîtière des arts et métiers ?

Au cours des vingt dernières années, j’ai travaillé pour différentes organisations économiques, les dix dernières notamment en qualité de directeur des associations de fabricants de chocolat et de produits de biscuiterie. Auparavant, j’avais conseillé des entreprises de différentes branches en tant qu’avocat d’affaires. Au fil de toutes ces années, j’ai pu constater à quel point les travaux et coûts improductifs pèsent de plus en plus lourdement sur les PME, en raison de l’augmentation constante de la bureaucratie. L’usam est le principal acteur en Suisse capable de stopper cette évolution. En outre, les arts et métiers forment le personnel qualifié dont notre pays a besoin. L’usam est aussi la voix la plus importante de ce pays pour promouvoir l’apprentissage. Voilà ce qui m’a motivé à reprendre la direction de l’usam.

La crédibilité de l’économie et des associations vous tient particulièrement à cœur ? Pour quelles raisons ?

Je reprends la direction de l’usam à un moment où les les organisations économiques n’ont pas bonne réputation auprès d’une partie de la population. On entend souvent dire que l’économie a perdu en crédibilité et en confiance. Nous avons là un énorme défi à relever. Car sans la confiance des citoyennes et citoyens, nous perdons des votations importantes dans les urnes. Notre économie ne peut pas se le permettre, et notre pays ne peut pas se le permettre. 

Mais ce défi pour l’économie est une chance pour l’usam. Car l’économie, ce ne sont pas seulement les grands groupes et leurs associations et managers qui, par le passé, ont fait des gros titres négatifs dans la presse et qui sont la raison pour laquelle l’économie a perdu la confiance et le respect de la population. L'économie, ce sont les entrepreneuses et entrepreneurs, artisanes et artisans qui représentent 99% des entreprises suisses, et qui sont ancrés dans la société, dans les villages, dans les villes, dans les associations et dans les fonctions politiques. Lorsque les électeurs penseront à nouveau davantage à nos PME, à notre artisanat et à nos nombreuses entreprises familiales, lorsqu’ils entendront le mot «économie», la confiance de la population dans l’économie sera alors à nouveau plus grande. J’en suis convaincu. Il importe que l’on continue à bien entendre ces voix, celles des organisations cantonales, celles des associations professionnelles et celle de l’usam lors des campagnes de votation. 

Comment l’économie peut mener ces campagnes avec succès ?

Il faut aussi des alliés. Entretenir une bonne collaboration avec d’autres associations est central. La campagne «Perspective Suisse», lancée l’année dernière, est une bonne base pour établir une collaboration constructive entre associations. 

Comme mentionné plus haut, pour que nous soyons aussi en mesure de mener une campagne de manière autonome, nous avons besoin d’une bonne collaboration avec nos points d’appui locaux, c’est-à-dire avec nos unions cantonales des arts et métiers. Ce lien étroit entre les unions cantonales des arts et métiers et l’usam est un avantage que nous devons absolument cultiver.

Avez-vous un exemple de campagne qui illustre cette nécessaire collaboration entre l’usam et ses unions cantonales ?

Cette année encore – probablement en novembre – nous serons appelés à nous prononcer sur l’aménagement des routes nationales. L’usam est à la tête de la campagne en faveur du projet. La votation sur les routes nationales est importante car son acceptation serait un excellent signal pour d’autres projets d’infrastructures. 

Jusqu’ici, l’usam n’a pas eu peur de lancer des référendums. En sera-t-il encore ainsi à l’avenir ?

La capacité à mener un référendum est importante pour notre travail de lobbying au quotidien. Il est crucial que l’usam puisse elle-même lancer des référendums. Autrement dit, qu’elle soit prête à dire "Stop, maintenant ça suffit, sinon nous allons récolter des signatures». Cette disponibilité permanente de l’usam se répercute aussi sur notre travail avec le Parlement.

Quels sont les autres chevaux de bataille de l’usam pour ces prochaines années ?

J’en vois trois. D’abord, la lutte systématique contre la bureaucratie et la surréglementation. Il s’agit d’un domaine clé de l’usam. Ensuite, la politique de la formation. L’usam entend rester l’organisation économique de référence en la matière. Nos PME veillent à ce que soient formés les professionnels dont nous avons besoin. Nous ne résoudrons pas la pénurie de main-d’œuvre qualifiée avec des diplômés universitaires qui ne trouvent pas d’emploi. Ce dont nous avons besoin, ce sont de jeunes femmes et de jeunes hommes motivés ayant terminé leur apprentissage, que nous pouvons engager dans nos entreprises. L’apprentissage est la réponse des PME au problème de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. 

Enfin, la politique énergétique est un dossier sur lequel nous devons mettre encore plus l’accent. Il est inadmissible que notre pays ne soit pas en mesure de produire suffisamment d’énergie à des prix abordables. L’usam soutient la loi sur l'électricité visant à un approvisionnement en électricité sûr avec des énergies renouvelables, objet de vote du 9 juin prochain. Il faut que ce projet soit adopté en votation populaire. Mais ne nous faisons pas d’illusions. Nous devrons encore développer les énergies de manière globale. Nous ne devons pas nous laisser limiter par des interdictions en matière de technologie. Sinon, nous n’aurons à long terme ni un approvisionnement énergétique durable ni un approvisionnement énergétique sûr. Il ne s’agit pas seulement d’un défi, mais également d’une chance pour nos PME et pour l’usam. Grâce à leur savoir-faire, nos PME peuvent en effet contribuer de manière décisive au développement durable de l’approvisionnement énergétique.

Par la voix de son président Fabio Regazzi, l'usam s’est déclarée prête à faire des compromis sur le dossier européen ? De quels compromis s’agit-il ? Et comment s’y prendra l’usam pour faire avancer le dossier européen ?

L’usam évaluera le résultat des négociations lorsque celles-ci seront terminées. Nous évaluerons alors les avantages et les inconvénients de ce qui a été négocié. L’examen de compromis est, par exemple, envisageable en ce qui concerne le délai d’annonce préalable pour les entreprises étrangères qui souhaitent exécuter des mandats en Suisse. À condition cependant qu’avec la numérisation les informations circulent bel et bien suffisamment vite dans la pratique pour empêcher les abus.  

Lors du congrès de l’usam, vous avez déclaré que vous feriez un grand Tour de Suisse. En quoi consistera-t-il?

En effet, je souhaite rencontrer de nombreuses organisations membres de l’usam. Et en particulier les unions cantonales des arts et métiers. Elles constituent une assise importante de l’usam, puisqu’elles assurent l’ancrage de notre organisation dans les cantons. Je souhaite les écouter, car je veux connaître leurs préoccupations. 

Pour terminer notre entretien, que connaissez vous du Canton de Neuchâtel?

Il y a plus de trente ans, lorsque j’étais collégien, j’ai travaillé dans la vente dans un grand magasin en ville de Neuchâtel, durant les vacances d’été. J’en garde d’excellents souvenirs. Je reviens toujours avec grand plaisir dans le canton de Neuchâtel, qui offre de magnifiques buts d’excursions. Une randonnée au Creux du Van, par exemple, est l’une des plus spectaculaires que l’on puisse faire en Suisse. J’étais invité récemment à l’Assemblée des délégués de l’UNAM à La-Chaux-de-Fonds. Je suis impressionné par les activités que déploie l’UNAM, entre autres dans le domaine de la formation professionnelle. Je connais le président de l’UNAM, Damien Cottier, depuis très longtemps : nous avons travaillé ensemble chez economiesuisse. Et dans ma nouvelle fonction de directeur de l’usam, je travaille en étroite collaboration avec Pierre-Daniel Senn, membre du Comité de l’UNAM, qui siège également au Comité directeur de l’usam.

Entretien avec Urs Furrer, Directeur de l'usam

Urs Furrer est directeur de l’Union suisse des arts et métiers (usam) depuis le 1er mai. Treize jours après son entrée en fonction, il a participé à l’Assemblée des délégués de l’Union neuchâteloise des arts & métiers (UNAM) au Grand Hôtel Les Endroits à La Chaux-de-Fonds. Entretien.

Urs Furrer, avant de devenir directeur de l’usam, quel a été votre parcours ? Qu’est-ce qui vous a motivé à reprendre les rênes de la faîtière des arts et métiers ?

Au cours des vingt dernières années, j’ai travaillé pour différentes organisations économiques, les dix dernières notamment en qualité de directeur des associations de fabricants de chocolat et de produits de biscuiterie. Auparavant, j’avais conseillé des entreprises de différentes branches en tant qu’avocat d’affaires. Au fil de toutes ces années, j’ai pu constater à quel point les travaux et coûts improductifs pèsent de plus en plus lourdement sur les PME, en raison de l’augmentation constante de la bureaucratie. L’usam est le principal acteur en Suisse capable de stopper cette évolution. En outre, les arts et métiers forment le personnel qualifié dont notre pays a besoin. L’usam est aussi la voix la plus importante de ce pays pour promouvoir l’apprentissage. Voilà ce qui m’a motivé à reprendre la direction de l’usam.

La crédibilité de l’économie et des associations vous tient particulièrement à cœur ? Pour quelles raisons ?

Je reprends la direction de l’usam à un moment où les les organisations économiques n’ont pas bonne réputation auprès d’une partie de la population. On entend souvent dire que l’économie a perdu en crédibilité et en confiance. Nous avons là un énorme défi à relever. Car sans la confiance des citoyennes et citoyens, nous perdons des votations importantes dans les urnes. Notre économie ne peut pas se le permettre, et notre pays ne peut pas se le permettre. 

Mais ce défi pour l’économie est une chance pour l’usam. Car l’économie, ce ne sont pas seulement les grands groupes et leurs associations et managers qui, par le passé, ont fait des gros titres négatifs dans la presse et qui sont la raison pour laquelle l’économie a perdu la confiance et le respect de la population. L'économie, ce sont les entrepreneuses et entrepreneurs, artisanes et artisans qui représentent 99% des entreprises suisses, et qui sont ancrés dans la société, dans les villages, dans les villes, dans les associations et dans les fonctions politiques. Lorsque les électeurs penseront à nouveau davantage à nos PME, à notre artisanat et à nos nombreuses entreprises familiales, lorsqu’ils entendront le mot «économie», la confiance de la population dans l’économie sera alors à nouveau plus grande. J’en suis convaincu. Il importe que l’on continue à bien entendre ces voix, celles des organisations cantonales, celles des associations professionnelles et celle de l’usam lors des campagnes de votation. 

Comment l’économie peut mener ces campagnes avec succès ?

Il faut aussi des alliés. Entretenir une bonne collaboration avec d’autres associations est central. La campagne «Perspective Suisse», lancée l’année dernière, est une bonne base pour établir une collaboration constructive entre associations. 

Comme mentionné plus haut, pour que nous soyons aussi en mesure de mener une campagne de manière autonome, nous avons besoin d’une bonne collaboration avec nos points d’appui locaux, c’est-à-dire avec nos unions cantonales des arts et métiers. Ce lien étroit entre les unions cantonales des arts et métiers et l’usam est un avantage que nous devons absolument cultiver.

Avez-vous un exemple de campagne qui illustre cette nécessaire collaboration entre l’usam et ses unions cantonales ?

Cette année encore – probablement en novembre – nous serons appelés à nous prononcer sur l’aménagement des routes nationales. L’usam est à la tête de la campagne en faveur du projet. La votation sur les routes nationales est importante car son acceptation serait un excellent signal pour d’autres projets d’infrastructures. 

Jusqu’ici, l’usam n’a pas eu peur de lancer des référendums. En sera-t-il encore ainsi à l’avenir ?

La capacité à mener un référendum est importante pour notre travail de lobbying au quotidien. Il est crucial que l’usam puisse elle-même lancer des référendums. Autrement dit, qu’elle soit prête à dire "Stop, maintenant ça suffit, sinon nous allons récolter des signatures». Cette disponibilité permanente de l’usam se répercute aussi sur notre travail avec le Parlement.

Quels sont les autres chevaux de bataille de l’usam pour ces prochaines années ?

J’en vois trois. D’abord, la lutte systématique contre la bureaucratie et la surréglementation. Il s’agit d’un domaine clé de l’usam. Ensuite, la politique de la formation. L’usam entend rester l’organisation économique de référence en la matière. Nos PME veillent à ce que soient formés les professionnels dont nous avons besoin. Nous ne résoudrons pas la pénurie de main-d’œuvre qualifiée avec des diplômés universitaires qui ne trouvent pas d’emploi. Ce dont nous avons besoin, ce sont de jeunes femmes et de jeunes hommes motivés ayant terminé leur apprentissage, que nous pouvons engager dans nos entreprises. L’apprentissage est la réponse des PME au problème de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. 

Enfin, la politique énergétique est un dossier sur lequel nous devons mettre encore plus l’accent. Il est inadmissible que notre pays ne soit pas en mesure de produire suffisamment d’énergie à des prix abordables. L’usam soutient la loi sur l'électricité visant à un approvisionnement en électricité sûr avec des énergies renouvelables, objet de vote du 9 juin prochain. Il faut que ce projet soit adopté en votation populaire. Mais ne nous faisons pas d’illusions. Nous devrons encore développer les énergies de manière globale. Nous ne devons pas nous laisser limiter par des interdictions en matière de technologie. Sinon, nous n’aurons à long terme ni un approvisionnement énergétique durable ni un approvisionnement énergétique sûr. Il ne s’agit pas seulement d’un défi, mais également d’une chance pour nos PME et pour l’usam. Grâce à leur savoir-faire, nos PME peuvent en effet contribuer de manière décisive au développement durable de l’approvisionnement énergétique.

Par la voix de son président Fabio Regazzi, l'usam s’est déclarée prête à faire des compromis sur le dossier européen ? De quels compromis s’agit-il ? Et comment s’y prendra l’usam pour faire avancer le dossier européen ?

L’usam évaluera le résultat des négociations lorsque celles-ci seront terminées. Nous évaluerons alors les avantages et les inconvénients de ce qui a été négocié. L’examen de compromis est, par exemple, envisageable en ce qui concerne le délai d’annonce préalable pour les entreprises étrangères qui souhaitent exécuter des mandats en Suisse. À condition cependant qu’avec la numérisation les informations circulent bel et bien suffisamment vite dans la pratique pour empêcher les abus.  

Lors du congrès de l’usam, vous avez déclaré que vous feriez un grand Tour de Suisse. En quoi consistera-t-il?

En effet, je souhaite rencontrer de nombreuses organisations membres de l’usam. Et en particulier les unions cantonales des arts et métiers. Elles constituent une assise importante de l’usam, puisqu’elles assurent l’ancrage de notre organisation dans les cantons. Je souhaite les écouter, car je veux connaître leurs préoccupations. 

Pour terminer notre entretien, que connaissez vous du Canton de Neuchâtel?

Il y a plus de trente ans, lorsque j’étais collégien, j’ai travaillé dans la vente dans un grand magasin en ville de Neuchâtel, durant les vacances d’été. J’en garde d’excellents souvenirs. Je reviens toujours avec grand plaisir dans le canton de Neuchâtel, qui offre de magnifiques buts d’excursions. Une randonnée au Creux du Van, par exemple, est l’une des plus spectaculaires que l’on puisse faire en Suisse. J’étais invité récemment à l’Assemblée des délégués de l’UNAM à La-Chaux-de-Fonds. Je suis impressionné par les activités que déploie l’UNAM, entre autres dans le domaine de la formation professionnelle. Je connais le président de l’UNAM, Damien Cottier, depuis très longtemps : nous avons travaillé ensemble chez economiesuisse. Et dans ma nouvelle fonction de directeur de l’usam, je travaille en étroite collaboration avec Pierre-Daniel Senn, membre du Comité de l’UNAM, qui siège également au Comité directeur de l’usam.