Skip to main content
20.01.2022 - 15:00

La CNCI et l'UNAM disent NON à l'initiative extrême contre la publicité

Le 13 février prochain, le peuple se prononcera sur l’initiative « Oui à la protection des enfants et des jeunes contra la publicité pour le tabac ». La CNCI et l’UNAM font front commun et combattent fermement cette proposition extrême. Une interdiction totale de la publicité n’est pas nécessaire pour protéger les mineurs, par ailleurs elle serait dangereuse pour les PME, la culture et les médias, renchérirait le coût de la vie et créerait un précédent néfaste pour notre pays. Nos associations économiques défendent le contre-projet du Parlement qui se veut pragmatique et proportionné, apportant une réponse concrète et ciblée à la protection des mineurs.

Pour apporter une réponse, le Parlement propose un contre-projet qui introduit une interdiction totale de vente des produits du tabac pour les personnes de moins de 18 ans. Ce n’était pas le cas partout en Suisse jusqu’à présent. Damien Cottier, conseiller national et président de l’UNAM ajoute : « les échantillons ou les cadeaux, par exemple, seront interdits. Mais plus important encore, la loi acceptée par le Parlement interdit le ciblage des mineurs, l’affichage public et la publicité dans les cinémas, les transports, les terrains de sport et les bâtiments publics. La publicité pour le tabac disparaîtra donc complètement de l’espace public avec ce contre-projet. C’est une réponse ciblée et pragmatique à une vraie question qui devait être posée ».

Pour le président de la CNCI, Emmanuel Raffner, les choses sont très claires : « Nous ne votons pas pour ou contre le tabac. Nous votons sur la surexposition des jeunes face à la publicité. Il est évident que nous devons protéger les mineurs ». Le contre-projet est donc la meilleure manière de parvenir à cet objectif. Il ajoute : « Sur le plan économique, toute la filière liée au tabac sera affectée. C’est un énorme écosystème. Au-delà de cela, c’est le principe de proportionnalité qui est remis en cause et fragilisée ». Finalement, à long terme, Emmanuel Raffner précise : « Une interdiction totale mettra à mal l’esprit d’innovation qui caractérise notre pays. Une entrave réelle pour les nouveaux produits, souvent moins nocifs pour la santé, d’accéder au marché ».

L’initiative propose une modification de la Constitution qui pose de réels problèmes. Pierre-Daniel Senn, représentant de l’USAM et de l’UNAM, s’explique : « L’article 118 de la constitution introduit l’interdiction de toute forme de publicité des produits du tabac qui atteint les enfants et les jeunes. Avant de stipuler cela, un simple mot « notamment » permet l’ouverture de discussions sur l’ensemble des produits de consommation. Aujourd’hui nous parlons du tabac, demain, peut-être, le tour du sucre ou de la viande viendra ». Il est donc catégorique : « Accepter cette initiative c’est ouvrir la porte à de nombreuses nouvelles restrictions. Nous ne devons pas tout interdire mais faire appel à la responsabilité individuelle ».

Cette initiative aura indubitablement de nombreuses conséquences directes et indirectes dans plusieurs secteurs d’activité. Madame Sandra Jacot, directrice de ADL publicité SA, mentionne : « Beaucoup d’entreprises dépendent en partie de cette industrie. Les publicistes et les agences de communication notamment devront s’adapter et le contre-projet introduit déjà de nouvelles restrictions. N’oublions pas que derrière des textes de lois, il y a des entreprises et des employés. C’est toute une filière qui est menacée ». Mais les PME ne sont évidemment pas les seules concernées. Les médias par exemple, qui rencontrent déjà de grandes difficultés seront privés d’une partie de leurs revenus. Madame Sandra Jacot ajoute : « La culture est également touchée, notamment les festivals en plein air qui couvrent une partie de leurs dépenses par le parrainage ».

La CNCI et l’UNAM s’opposent fermement à l’initiative afin de privilégier le contre-projet.

Partager cet article