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24.08.2023 - 11:30

Coups de sonde dans les partis politiques neuchâtelois avant les élections fédérales

Les réponses complètes de 8 partis politiques aux questions de la CNCI

Les élections fédérales auront lieu le 22 octobre prochain. Les 6 membres de l’actuelle délégation parlementaire sont candidat.e.s à leur propre réélection. A l’occasion de ce rendez-vous électoral, la CNCI a sondé 8 partis neuchâtelois qui présenteront des candidat.e.s le 22 octobre. Nous leur avons soumis 7 thèmes en lien avec l'économie et la vie des entreprises. Leurs réponses à nos questions figurent ci-dessous. Dans l'édition d'août de REPERES, nous avons rédigé une synthèse des réponses de 5 des 7 thèmes traités: assurances sociales, pénurie de personnel, formation professionnelle, approvisionnement énergétique et autres conditions-cadres pour les entreprises. Nous vous souhaitons une bonne lecture.

Partis politiques neuchâtelois ayant répondu aux questions de la CNCI

SolidaritéS |  Parti ouvrier et Populaire (POP) | Les Verts |  Parti socialiste (PS) |  Parti vert’libéral (PVL) | Le Centre |  Parti libéral-radical (PLR) | Union démocratique du centre (UDC)

CI-DESSOUS, LES SEPT THÈMES TRAITÉS AVEC, EN CONCLUSION, LE MOT DU PRÉSIDENT DE LA CNCI, EMMANUEL RAFFNER. (Cliquez sur chaque thème pour découvrir les réponses des 8 partis)

Une économie performante est la meilleure garantie pour assurer le financement de nos institutions sociales et ainsi aider les générations futures. Comment le financement des assurances sociales doit être garanti ? Quelles sont les prochaines étapes pour parvenir à cet objectif ?     

SolidaritéS : Passer vers un système de sécurité sociale unique. Sortir du système de capitalisation du 2ième pilier pour l’intégrer à l’AVS, afin de garantir à toutes et tous une rente qui permet de vivre dignement.       

POP : Les assurances sociales représentent un des acquis majeurs du 20e siècle obtenu grâce à la gauche et le PoP. Elles doivent offrir des prestations de qualité aux travailleurs/ travailleuses ou aux chômeurs/chômeuses et aux retraité-e-s. Le POP s’engage contre toute forme de détérioration de leurs prestations. Nous nous opposons en particulier aux volontés de hausse de l’âge de la retraite et à la réforme du 2e pilier. Nous soutenons au contraire une amélioration des retraites par le biais de l’initiative en faveur d’une 13e rente AVS.         

Les Verts : Les rentes du premier pilier sont aujourd’hui trop faibles : seules, elles ne permettent pas de vivre dignement en Suisse. L’accès aux autres piliers est réservé à une minorité. Les conséquences sont particulièrement graves pour les femmes, qui touchent en moyenne 30% de rentes en moins. Le financement doit être solidaire et durable et une réforme en profondeur du système est nécessaire.

PS : Le financement des assurances sociales doit bénéficier de garanties publiques sans péjorer les bénéficiaires. Pour refléter la santé économique de notre pays, il doit être proportionnel à la nécessaire évolution de la masse salariale. Les salaires doivent être suffisants pour alimenter les assurances sociales et assurer une prospérité économique. D’autres sources de financement que les contributions employeurs/employés doivent être intégrées à la réflexion, comme des subventions étatiques.        

Le Centre : Le système d’assurances sociales suisse est probablement un des plus performants car il a su allier générosité et pragmatisme. Son financement doit continuer à être garanti notamment par le système des cotisations paritaires, ce que permet de plus facilement notre robuste économie. Toutefois, le financement de l’assurance-maladie et l’augmentation des bénéficiaires des subsides nous obligent à revoir son fonctionnement, qui devrait davantage tenir compte des revenus et de la fortune des ménages.              

PVL : Une révision des trois piliers est nécessaire pour qu’ils continuent à être en adéquation avec l’évolution du monde du travail et la démographie. Parallèlement à l’AVS, le deuxième pilier doit aussi être mis à jour. Le système actuel de prévoyance professionnelle pénalise les temps partiels et les personnes exerçant plusieurs activités lucratives. Une plus grande flexibilité doit aussi être envisagée, par exemple avec l’encouragement de l’activité professionnelle au-delà de l'âge de la retraite.   

PLR : 1er Pilier : Il faut indexer l’âge légal de la retraite à l’espérance de vie et flexibiliser l’âge de départ en retraite. | 2e Pilier : Un taux de cotisation unique dès 18 ans. Avec un temps plus long de cotisations et le phénomène des intérêts composés les assurés seront gagnants. Avec un taux lisse durant la carrière le coût de l’employé ne sera pas affecté par son âge ; ce qui favorisera le maintien des emplois pour les plus âgés. |3e Pilier : Il faut intégrer un mécanisme de rachat. Les personnes pourront ainsi rattraper leurs cotisations et optimiser leur situation à la retraite. Enfin, L’introduction d’un mécanisme de frein automatique (frein à l’endettement) en cas de déficit du fonds AVS forcerait à prendre à temps les réformes nécessaires.    

UDC : Plus l’économie est dynamique, plus la création d’entreprises est stimulée, plus il y a d’emploi et donc plus les cotisations aux assurances sociales augmentent. Une économie dynamique et un emploi prioritairement aux mains de la population locale permet de consolider nos œuvres sociales.

Plus de 4,5 millions de salariés travaillant dans plus de 600’000 entreprises oeuvrent pour la prospérité de la Suisse. Il importe de veiller à ce qu’ils conservent leurs emplois sur le long terme. Que proposez-vous pour faire face aux pénurie de personnel dont se plaignent les employeurs ? Dans quel délai, ces mesures pourraient se réaliser ?              

SolidaritéS : Il faut apprendre à réduire la voilure. La qualité de vie n’est pas : plus de production, plus de PIB, plus d’employé·e·s, mais répartir le travail entre toutes et tous pour produire ce que nous choisissons comme nécessaire      

POP : Pour contrer la pénurie de personnel, le POP défend l’amélioration des conditions de travail, en particulier la baisse du temps de travail, les temps partiels facilités, les horaires permettant la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale et des possibilités de formation continue. Cela permet de motiver et fidéliser le personnel. Il est aussi impératif de valoriser les catégories professionnelles où les salaires sont trop bas. Nous nous opposons à la motion Ettlin qui met à mal l’économie neuchâteloise. 

Les Verts : Pour exploiter tout le potentiel de la main d’œuvre féminine, les structures d’accueil extrafamilial indispensables à la conciliation entre vie familiale et professionnelle doivent être abordables et suffisantes. Le soutien de la Conf est nécessaire. La formation continue doit être encouragée et accessible tout au long de la vie. C’est un des axes prioritaires de la prochaine législature dans le domaine de la formation. La main d’œuvre étrangère est nécessaire, et l’intégration indispensable.           

PS : Il faut garantir des conditions de travail attractives incitant les salarié·es à conserver leur emploi et permettant de repourvoir les postes vacants. Valoriser le personnel indigène et intégrer activement les bénéficiaires d’un permis F est ensuite indispensable, en offrant des formations répondant aux besoins du marché du travail. Enfin, il faut attirer et conserver les personnes formées en Suisse en pratiquant une politique d’accueil et de domiciliation attrayante, y compris après les études.            

Le Centre : Nous pensons qu’il faut investir dans la formation ainsi que favoriser le premier emploi en mettant à disposition les outils nécessaires, tels que, par exemple, des coachs. Nous estimons que les salaires devraient être mis au niveau des autres cantons. Ces mesures pourraient être rapidement mises en place.  

PVL : Une bonne conciliation entre vie familiale et vie professionnelle est bénéfique pour l’économie : de meilleures conditions-cadres (garde d’enfant notamment) inciteraient les personnes qui ont réduit leur temps de travail à participer plus activement à la vie professionnelle. Des réformes ciblées, notamment de la fiscalité des couples mariés (imposition individuelle) et de la formation (adéquation des filières avec le marché du travail, formation continue) sont nécessaires, dès maintenant.    

PLR :  1) Il faut flexibiliser l’âge du départ à la retraite pour compter sur les talents des seniors et leur activité professionnelle, même à temps partiel. 2) Il faut inciter davantage les femmes à travailler en supprimant les mauvaises incitations, cela passe en particulier par l’imposition individuelle et par un nombre de place d’accueil extrafamilial en suffisance (responsabilité des cantons en premier lieu, et initiative privée avec des normes raisonnables).|| Il faut avoir une vision pragmatique de la migration en tenant mieux compte des besoins économiques de la Suisse, en maintenant la libre-circulation, en flexibilisant les contingents là où nécessaire et en permettant aux talents formés en Suisse d’y travailler.            

UDC : Il faut revaloriser l’apprentissage, améliorer les conditions cadres et les conditions de travail dans certains secteurs, revoir aussi certaines échelles de salaire. Former les jeunes doit être une priorité mais il faut aussi garder les employés +50) plus longtemps et arrêter de vouloir importer de la main d’œuvre bon marché depuis l’étranger. L’immigration n’est pas une réponse valable à la pénurie de main d’œuvre (4 immigrés sur 5 ne sont pas des spécialistes dont nous avons besoin).

Seuls 30% des employeurs neuchâtelois sont d’avis que la formation professionnelle est suffisamment mise en avant au moment du choix du jeune. Que proposez-vous pour inciter encore plus de jeunes à opter pour la  formation duale ? Dans quel délai pourraient se réaliser ces mesures ? Quelles mesures pourraient être prises pour encourager les entreprises à être formatrices ?

SolidaritéS : La formation est essentielle pour forger les personnalités de toutes et tous. Le libre choix de ce que l’on veut apprendre doit être encouragé et garanti. Les apprenti·e·s doivent bénéficier d’un temps de travail nettement raccourci et de vacances plus longues pour les préparer à une société où on travaille moins et on respecte plus.

POP : L’enquête menée par le POP auprès des apprenti-es a montré les difficultés rencontrées par certain-es. Notre pays dispose d’un système de formation reconnu et envié loin à la ronde, que le POP entend valoriser davantage par le biais d’une initiative demandant davantage de protection. De plus, il ne faut pas opposer la formation duale et les autres types de formation. Le PoP entend encourager tous types de formation, car les besoins en personnel existent à tous les niveaux.             

Les Verts : La formation duale est une richesse de notre système de formation et sa force. Il nous permet d’être un des pays où le chômage des jeunes est le plus bas, ce que l’étranger nous envie. La Romandie doit prendre exemple outre-Sarine. Les cantons et les organisations du travail doivent mieux informer et réussir à convaincre les parents que cette voie offre de véritables perspectives et que le système est perméable. Les conditions d’apprentissage doivent être bonnes et les débouchés intéressants.  

PS : Les conditions d’apprentissage doivent motiver les jeunes tentés par cette voie, en garantissant un conseil d’orientation poussé, des horaires adéquats, un lieu de travail accueillant et un encadrement de qualité. Les tracasseries administratives doivent être limitées. Des mesures similaires à celle du contrat-formation doivent être déployées au niveau fédéral. L’offre de formation doit répondre à l’évolution du marché du travail, notamment dans les métiers de la transition énergétique.     

Le Centre : La première incitation est d’alléger les mesures administratives afin de faciliter l’engagement des jeunes. En effet, si les places étaient plus nombreuses, les jeunes seraient ainsi plus encouragés à suivre une telle formation. De plus, selon nous, il serait nécessaire de mettre en place, pour les entreprises, un allégement fiscal ou un système de bonus. Ces mesures pourraient être réalisées le plus rapidement possible.          

PLR : Redynamiser l’apprentissage et la formation duale est urgent, notamment dans les domaines techniques dont le canton de Neuchâtel a besoin, mais aussi dans les métiers du futur: numérique et transition énergétique en tête. Le système des passerelles entre filières est un exemple de réussite, qu’il convient de renforcer. Le partage de l’expérience des aînés avec les jeunes est aussi crucial. Un système donnant-donnant, comme le contrat-formation, est une voie qui donne des résultats encourageants. 1) Mettre en avant les avantages d’évolutions et les opportunités offertes par la formation duale auprès des jeunes, et surtout des parents et des enseignants. 2) Renforcer les campagnes de sensibilisation ciblées comme Capacité. 3) Organiser des visites d’entreprises et des témoignages d’apprentis (ambassadeurs-drices). 4) Renforcer l’orientation professionnelle en rappelant qu’un élève avec d’excellente note peut avoir envie de faire un CFC, lui montrer cette opportunité. 5) Montrer l’évolution que l’on peut avoir en continuant son cursus après une AFP, CFC et présenter les rémunérations versées. 6) Les cours pour être formateur d’apprenti sont un grand investissement en temps et en coût. Il faut adapter cette formation par exemple en développant le e-learning. || Ne pas tomber dans la surprotection des apprenti-e-s et ainsi s’opposer avec vigueur à l’initiative trompeuse et jusqu’au-boutiste des syndicats et de la gauche : « Plus de protection pour les apprenti-e-s » !   

UDC : C’est au niveau des écoles, d’une part, de revaloriser la filière de l’apprentissage ; l’école est trop « académique » et ne met pas en lumière le potentiel et l’importance de l’apprentissage. L’école doit permettre l’épanouissement personnel tout en assurant les besoins de l’économie et du pays ; c’est un équilibre à trouver. Les entreprises peuvent également faire des campagnes de promotion pour l’apprentissage.

L’innovation et le progrès permettent d’assurer un avenir durable pour notre pays. Les conditions et les ressources doivent être réunies afin que l’économie  puisse développer des idées en faveur d’un avenir plus durable. Le cadre légal au niveau de sa charge et de sa complexité favorise-t-il l’innovation ? Dans quelle mesure le cadre légal actuel permet-il d’atteindre les objectifs de durabilité de la Confédération ?

SolidaritéS : Pour nous, les objectifs de durabilité sont la réduction de la production, la réduction de toutes les émissions nocives, la réduction du temps de travail.  L’investissement dans l’innovation doit êre guidée par ces objectifs. Cela ne peut être fait qu’en collaboration internationale.          

POP : Le POP soutient la formation et la recherche fondamentale permettant de développer une politique durable et innovante en Suisse au profit de toutes et tous. À cet égard, le POP s’engage à augmenter les enveloppes dévolues à la formation supérieure et, au niveau cantonal, à défendre une formation de qualité et une accessibilité à la formation supérieure de toutes et de tous pour promouvoir une réelle égalité des chances et mettre un terme aux inégalités sociales.              

Les Verts : La capacité d’innovation est primordiale pour la compétitivité des entreprises. Avec la numérisation, les processus deviennent de plus en plus complexes et difficiles pour les PME. Les centres de compétence comme le CSEM ou des programmes comme Innosuisse sont indispensables au dialogue entre recherche et économie. La nouvelle Loi Climat qui finance l'innovation et le Fonds Climat fédéral est une solution nécessaire pour favoriser les entreprises innovantes.       

PS : Simplifier l’utilisation des brevets permettra aux entreprises d’y recourir sans entraves. Augmenter les subventions pour la recherche appliquée rendra la Suisse plus compétitive et incitera les start-ups à s’y maintenir et s’y installer. La tradition d’innovation de notre canton doit être promue à l’échelle nationale et internationale. Elle doit être alimentée par des échanges soutenus avec les pays voisins, notamment par la participation de la Suisse aux programmes européens de recherche.            

Le Centre : Il nous semble important de mettre en œuvre la loi sur le climat qui est le cadre légal voté dernièrement. Les objectifs ont été fixés et il ne faut pas que le coût de l’inaction soit plus important que celui de l’action. Les incitations financières doivent être en adéquation avec les mesures écologiques nécessaires pour permettre à toute la population de favoriser le développement durable.

PVL : Au lieu de se concentrer sur des objectifs concrets de durabilité, la Confédération se disperse : il est nécessaire de viser l’impact, et les manières d’y arriver rapidement et sans entrave. Les start-ups et PME sont dans les starting-blocks de l’innovation, mais elles sont freinées par les complications inutiles qu’a créé l’abandon de l’accord-cadre avec l’UE. Il est urgent de lever les blocages et d’assurer une voie bilatérale forte avec notre plus grand partenaire commercial.         

PLR : Un cadre légal trop précis et trop complexe est la source de la bureaucratie. Il faut donc veiller à ce qu’il soit souple, simple et favorise l’innovation. La Confédération soutient l’innovation par le message FRI (formation, recherche et innovation), il faudra veiller à ce que ces budgets ne souffrent pas de coupes drastiques en raison de la situation budgétaire. Il faudra aussi mettre en place les financements pour l’innovation dans le domaine climatique prévus par la loi sur le climat récemment adoptée par le peuple. Il faut créer un climat en matière de régulation, fiscalité et d’état d’esprit général qui favorise l’innovation et ne la tue pas dans l’œuf par une addition de contraintes ! Il faut assurer une digitalisation rapide des administrations pour faciliter la vie aux entreprises et la création de celles-ci.

UDC : Le cadre légal est à ce jour trop rigide pour permettre une innovation convenable ; l’approvisionnement électrique est menacé à cause des interdictions technologiques idéologiques (énergie nucléaire) et des lois liberticides dont découleront des mesures sévères (loi « sur le climat »). Un plus grand libéralisme économique et une levée des interdictions technologiques dans le domaine de l’énergie sont des facteurs essentiels pour un développement économique et énergétique durable.

La Suisse est un pays tourné vers l’exportation. Notre agriculture se veut robuste et moderne, pour garantir la sécurité de notre approvisionnement.  Comment faire cohabiter la protection de notre agriculture avec l’accès de nos produits aux marchés étrangers (grâce notamment aux accords de libre-échange) ?          

SolidaritéS : Nous sommes partisan·e·s de la souveraineté alimentaire. Il faut d’abord se préoccuper de nourrir sa population dans le respect de la nature, donc de manière écologique. La Suisse doit agir pour la promotion  de la souveraineté alimentaire de chaque pays -dont la sienne- dans le respect de la nature et non dans la recherche de profits. Chaque pays doit pouvoir contrôler ses importations.

POP : Le POP considère que notre agriculture n’a pas pour vocation première l’exportation. Outre l’approvisionnement, les enjeux liés au secteur primaire sont d’une part le respect de la nature et de la biodiversité et d’autre part d’assurer que les conditions de travail et les revenus permettent à la fois une qualité et un niveau de vie décent à toutes et tous. La grande distribution devrait redistribuer bien plus à l’agriculture. Agriculteurs et agricultrices de tous les pays unissez-vous !  

Les Verts : L’agriculture doit nourrir la population, avec des produits de qualité à des prix abordables. Elle doit le faire en respectant la biodiversité et en participant à réduire notre empreinte climatique. C’est pour cela qu’elle est soutenue par la Confédération. L’agriculture est responsable de 15% des émissions de gaz à effet de serre, mais elle est aussi directement touchée par les effets du réchauffement climatique. La Confédération doit soutenir ces efforts et la production biologique.

PS : La Suisse doit s’engager pour un système d’échange commercial basé sur la durabilité, la dignité dans le travail et la consommation locale. L’agriculture suisse doit être protégée et encouragée à viser davantage de durabilité. La Confédération doit effectuer une surveillance des revenus des agriculteur·trices pour leur garantir des salaires dignes et assurer le maintien de relations fructueuse avec ses voisins pour que la production excédentaire soit exportée sans péjorer les prix initiaux.               

Le Centre : Les ressources suisses ne permettent pas de garantir la sécurité de l’approvisionnement. Il faut continuer de pouvoir s’appuyer sur les accords de libre-échange tout en respectant la consommation locale. Il est nécessaire d’axer la vision du consommateur sur la qualité ainsi que la proximité du produit et, au contraire, ne pas favoriser l’esthétisme. Les intermédiaires doivent être réduits pour permettre aux producteurs et aux consommateurs d’être gagnants, également sur les marchés étrangers.

PVL : Le développement des accords de libre-échange entre la Suisse et ses partenaires est essentiel. Il doit se faire selon des critères de durabilité et de qualité. Cette solution est bénéfique pour l'environnement, mais également au maintien d’une concurrence équitable. Une compensation environnementale favorise une production et une consommation durables, sans pour autant désavantager les producteurs nationaux sur le plan de la concurrence. Le produit de ces prélèvements doit être redistribué.          

PLR : Nous devons continuer de développer de nouveaux accords de libre-échange et veiller à intégrer la dimension environnementale et agricole (mesure de protection, rééquilibrage, ou compensations, …) de manière à offrir de bonnes conditions à l’industrie d’exportation sans étouffer notre agriculture. Il faut aussi assurer des accords assez équilibrés pour qu’ils obtiennent une majorité populaire en cas de référendum.  Enfin, pour promouvoir une agriculture compétitive, saine et durable il faut : Favoriser la consommation en circuits-courts, renforcer la production locale afin d’assurer la sécurité de l’approvisionnement  | Accroître la transparence dans les filières et agir pour une juste rémunération des agriculteurs |Réduire la bureaucratie en faveur d'une agriculture compétitive  | Veiller à ce que l’agriculture helvétique permette un maintien, voire un accroissement de l’autoapprovisionnement

UDC : Les accords de libre-échange ne doivent pas se faire au détriment de l’agriculture et de la sécurité alimentaire du pays. Il est important de prioriser autant que possible la production indigène et de rehausser le taux d’autosuffisance alimentaire (à ce jour beaucoup trop bas). Le positionnement des produits suisses est possible même s’ils sont plus chers, si l’on mise sur la très haute qualité des produits suisses et les spécialités.

L’énergie est le moteur de notre société moderne et interconnectée. Toutes les alternatives possibles doivent être considérées pour garantir l’avenir énergétique de la Suisse. Comment assurer l’approvisionnement énergétique de notre pays ? Quelles mesures proposez-vous aux entreprises pour une transition énergétique réussie ? Dans quels délais ?

SolidaritéS : D’abord des économies. L’énergie, ce bien si précieux, doit être utilisée avec parcimonie. La question de quelle énergie, renouvelable, nous réservons pour quelle production/consommation doit être discutée démocratiquement        

POP : D’un point de vue historique, aucune société n’a réalisé de transition énergétique. Il y a eu à chaque fois superposition des différentes énergies au niveau macro. Ainsi, l’enjeu réside davantage à économiser l’énergie et diminuer nos besoins plutôt que de poursuivre un accroissement sans fin de l’énergie requise, qu’elle soit nucléaire, fossile ou électrique.     

Les Verts : Les défis de l’approvisionnement en énergie sont immenses. Il faut à la fois décarboner les sources et augmenter drastiquement l’efficience. Une offensive solaire est indispensable et la complémentarité des sources d’énergie renouvelables est à rechercher. C’est le seul moyen d’atteindre les objectifs fixés par la Loi climat. Investir dans la transition énergétique n'est pas seulement nécessaire, c’est également rentable. Les entreprises sont soutenues financièrement et accompagnées dans cette transition urgente.         

PS :  Un soutien massif à l’installation et l’exploitation de sources d’énergie durables doit permettre aux entreprises d’engager une transition énergétique. Ce soutien doit passer par des incitations fortes, notamment des subventions à l’intention des entreprises engagées dans ce processus et des taxes pour celles qui refusent de le faire. De plus, il sera nécessaire dans plusieurs secteurs de repenser la consommation d’énergie afin de la répartir de manière plus équilibrée et principalement là où elle s’avère indispensable.     

Le Centre : Il faut encourager les entrepreneurs à innover en utilisant les énergies renouvelables.  Les mesures, qui sont envisageable à brève échéance, sont celles des économies d’énergie au sein des entreprises afin d’éviter le gaspillage et d’encourager le recyclage des matières premières.

PVL : La transition énergétique est une réelle opportunité de développement économique, qui repose sur quatre piliers : l’efficience tous azimuts ; le développement massif des énergies renouvelables ; une offensive pour le stockage, dont le potentiel concret est encore largement ignoré. Des incitations et accompagnements concrets doivent être mis en place. La Suisse doit par ailleurs intégrer le marché européen de l'énergie, par la conclusion rapide d'un accord sur l'électricité avec l'UE.    

PLR :  La Suisse n’a pas le choix, elle doit simplifier les procédures et notamment limiter les possibilités de recours multiples pour accélérer la construction d’installations électriques. On ne peut pas compter sur la chance et les importations ! Nous devons produire massivement plus, il faut soutenir la construction dans des délais raisonnables de centrales solaires, éoliennes et de géothermie et relancer le développement de l’hydraulique. Il faudra plus de nouvelles grandes centrales, la technologie importe peu, tant que la sécurité, l’approvisionnement en combustible et la protection du climat sont assurés. Il faut moins de tabous et plus de courant ! Il faut également ratifier les accords sur l’électricité CH/UE          

UDC : Une levée immédiate des interdictions technologiques idéologiques doit être faite (énergie nucléaire). C’est le seul moyen de parvenir à un approvisionnement électrique propre, aussi exempt de CO2 que possible, sûr et abordable sans détruire les paysages et le porte-monnaie de la population. De manière générale, les interdictions et les taxes, dont la gauche rose-verte est très friande, sont des freins à l’innovation, à la sécurité énergétique et à la décarbonisation.

Quelles autres conditions-cadres en faveur des entreprises (notamment neuchâteloises) défendriez-vous sous la coupole fédérale ?          

SolidaritéS : Investir dans la santé, l’éducation et la culture sont prioritaires pour un développement harmonieux.           

POP : La libre-circulation des personnes doit être garantie pour toutes et tous, tout en étant réglementée pour éviter que des entreprises ne puissent obtenir des mandats en engageant du personnel sous-payé. Nous sommes donc favorables à des salaires minimaux contraignants, des conventions collectives de travail de force obligatoire qui protègent les employé-e-s et les entreprises. Un renforcement des contrôles par des organes tripartites est nécessaire.

Les Verts : L’économie est dépendante de nos relations avec l’Union européenne. L’accès au marché intérieur est une nécessité, les relations avec notre grand voisin doivent être débloquées de manière durable. L’avenir est à la rationalisation des flux, la Confédération doit favoriser les réseaux d'entreprises réemployant et recyclant les matériaux via un programme de soutien à l'économie circulaire. L’entreprenariat innovant et responsable doit être renforcé, notamment en introduisant la « propriété en responsabilité » comme nouvelle raison sociale.   

PS :  Les relations bilatérales avec l’UE doivent être renforcées. Une politique monétaire volontaire doit être menée pour que les conditions d’exportation de l’économie neuchâteloise ne se péjorent pas sur les marchés internationaux. Les nouveaux modèles d’entreprises (par ex. coopératives) doivent être encouragés pour permettre une diversité dans notre tissu économique et un progrès social. Ces nouvelles formes d’entreprises doivent tenir compte des aspirations des générations à venir.               

Le Centre :  Il est indispensable de faciliter les mesures administratives, notamment bureaucratiques, au sein des entreprises. Ces mesures peuvent toucher autant l’implantation de nouvelles entreprises, que la recherche de nouveaux locaux, que les demandes d’autorisations ou encore des outils permettant d’obtenir un soutien financier.        

PVL : Des impôts raisonnables constituent un avantage compétitif important pour les particuliers et les entreprises. Le système fiscal doit être simplifié et rendu conciliable avec les objectifs de durabilité, grâce à des déductions fiscales ciblées, suivant le principe « tax bads, not goods ». Les obstacles législatifs qui constituent un frein à l’innovation et au développement durable doivent être levés. Ils empêchent les entreprises de développer des modèles économiques d’avenir.             

PLR : Aux yeux de notre parti, il faut impérativement mettre sous toit la rénovation des accords bilatéraux Suisse-UE, permettre de nouveaux accords et se raccrocher dès que possible aux programmes de recherche européens (Horizon). Il faudra aussi assurer une gestion pragmatique de la migration ce qui passe notamment par le maintien de la libre circulation des personnes. Il faudra par ailleurs veiller à des finances fédérales saines, alors qu’elles sont sous fortes pression et maintenir un cadre législatif et fiscal compétitif au plan international. Il faudra également simplifier les procédures et créer un cadre légal qui favorise et stimule la digitalisation de notre économie pour assurer sa compétitivité au plan international.

UDC : Toutes mesures permettant de soulager les entreprises sur le plan bureaucratique et financier doivent être considérées. Les projets d’envergure sur le plan structurel (développement du réseau routier et des voies de communication en général) doivent être soutenus. En tant que canton exportateur, Neuchâtel doit également pouvoir effectuer les sorties en douane avec le moins d’entraves possible (maintenir les postes de douane ouverts).

La CNCI remercie les partis politiques de s’être prêtés au jeu des questions-réponses. Sans grande surprise, les réponses aux questions divergent fortement selon les émetteurs. C’est de bonne guerre. A la lecture des réponses, je perçois une compréhension plus ou moins marquée des partis par rapport aux attentes et préoccupations des entreprises. C’est réjouissant. En tant que Président de la CNCI, j’espère que cette « empathie » envers les PME reste intacte et que ces propos de campagne ne tombent pas dans l’oubli,  une fois les élections passées. En donnant la parole aux 8 partis, nous réalisons « en live » la complexité des défis relevés par les différents groupes politiques pour donner naissance ou modifier des lois qui ont une emprise directe avec le fonctionnement des entreprises. De gauche à droite, des dénominateurs communs (ou consensus) sont à trouver pour éviter que des objets acceptés en plenum échouent ensuite devant le peuple. Avoir accès aux marchés internationaux, recruter de la main-d’œuvre qualifiée et des talents, former suffisamment d’apprentis, simplifier les démarches administratives, avoir de l’énergie en suffisance et à prix raisonnable, faire face au renchérissement, telles sont les préoccupations que nous relayent les entreprises au gré d’études, de tables rondes et de discussions bilatérales. Ces préoccupations transparaissent aussi à travers les 4 enjeux de la CNCI, présentés en mai dernier. Nous comptons sur la délégation neuchâteloise qui sortira des urnes le 22 octobre pour agir et voter dans le sens d’une économie qui assure la prospérité de notre pays et de notre canton. Quant à vous, chers membres, nous vous invitons à vous déplacer aux urnes, le 22 octobre prochain et à soutenir les candidates et candidats qui, selon vous, défendront le mieux le Canton de Neuchâtel et ses entreprises.

Emmanuel Raffner, Président de la CNCI

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