Cette année DIXI Polytool fête ses 75 ans !

Cette année DIXI Polytool fête ses 75 ans !

    Pouvez-vous nous présenter brièvement votre entreprise ?

    DIXI Polytool est spécialisée dans la production d'outils de coupe de précision en carbure monobloc, outils diamant et alésoirs de précision et travaille pour de nombreux secteurs comme l’horlogerie, le médical, le décolletage, l’aéronautique, l’automobile, ou encore le secteur de l’usinage des matières plastiques. La société compte 150 collaborateurs au Locle, 30 à La Neuveville et 75 en Europe et en Chine (succursales de distribution). Quinze apprentis sont formés au sein du groupe DIXI.

     

    Qu’est-ce qui fait la force de DIXI Polytool SA aujourd’hui ?

    L’adaptabilité, l’agilité, la flexibilité, la réactivité et une remise en question permanente en lien avec la philosophie de l’entreprise et le Lean Management instauré chez DIXI entre 2012 et 2015. Notre objectif : une amélioration continue à tous les niveaux, du développement jusqu'au management, de façon à pouvoir toujours répondre à des besoins spécifiques et complexes tout en optimisant notre productivité et surtout le service aux clients.

     

    Quelles sont les difficultés les plus marquantes que vous ayez rencontrées au cours de toutes ces années ?

    Il y a six ans, le 15 janvier 2015, la Banque nationale suisse (BNS) abandonnait le taux plancher d'un euro pour 1,20 franc. Un véritable coup de tonnerre pour Dixi Polytool SA et toutes les entreprises suisses qui dépendent des exportations, facturent en devises et fabriquent leurs produits en Suisse. L'année 2015 a été une année de résistance mais aussi une opportunité. C’est à ce moment-là que nous venions d’implanter le Lean Management afin d’identifier les activités à non-valeur ajoutée et développer des méthodes d’optimalisation en flux pour supprimer tous les types de gaspillages et surtout pour continuer de produire en Suisse ; cette mise en place nous a énormément aidés à maintenir nos activités au niveau local.

     

    Dans la crise du COVID, le bouleversement a été plus facile à gérer. Une entreprise agile est capable de s’adapter rapidement à des changements inattendus. Cette réactivité nous a été très favorable. Ce qui m’inquiète surtout, c’est de constater que les mesures de chômage partiel risquent encore de durer, vu la timidité de la reprise, et que les salariés se retrouvent dans des situations financières parfois très compliquées.

     

    Quelle est votre plus grande satisfaction ?

    Le changement de culture organisationnelle. Le Lean crée une culture du changement permanent offrant des projets stimulants aux employés et de facto accroissant leur fidélité. Ces changements bénéficient également largement à nos clients via une hausse de la qualité et de la réactivité.

     

    Quelles sont les prochaines étapes pour DIXI Polytool SA ?

    En 2021, Dixi Polytool prévoit des investissements dans du matériel de production afin d’améliorer son efficacité et projette d’engager de nouveaux collaborateurs. Pendant la pandémie, nous avons développé de nouvelles gammes de produits (par exemple, DIXI COOL+ des fraises à lubrification orientée et accélérée). Aujourd’hui, nous devons les commercialiser. Nous avons aussi l’intention de développer les secteurs de vente dans nos succursales étrangères. Finalement, nous réfléchissons à mettre en place une e-succursale avec un responsable à temps plein.

     

    En quoi la Covid-19 a-t-elle modifié vos relations avec vos clients ? Et avec vos collaborateurs ?

    En temps normal, nos technico-commerciaux multiplient les voyages, les rendez-vous d’affaires et les salons professionnels. Mais avec la crise du coronavirus, ils doivent se résoudre à limiter leurs déplacements. Alors pour vendre nos produits qui sont très techniques, nous avons mis sur pied un studio télé pour proposer à nos clients et/ou nos prospects des webinaires et des démonstrations d’usinage en live. Enfin, nous avons créé la DIXI Academy avec une dizaine de modules de formations qui sont proposés à l’interne, et depuis peu à nos clients et aux Ecoles techniques.

     

    Une question un peu plus personnelle si vous le voulez bien. Vous êtes candidat vert-libéral pour l’élection d’avril 2021 au Grand Conseil. Que pourriez-vous apporter au Grand Conseil ?

    La part de patrons au Grand Conseil est traditionnellement très faible par rapport à d’autres groupes sociaux. Or, il est important que l’industrie - une activité économique de poids pour le Canton de Neuchâtel – soit représentée. En ce qui concerne la gestion de l’environnement, «coopération» et «partenariat» doivent devenir les mots clés et remplacer «réglementation» et «contrôle». La protection de notre environnement passe par une modification de nos comportements. Il faut surtout montrer que les comportements favorables à l’environnement contribuent à améliorer directement notre propre bien-être, tout en préservant aussi celui des autres et celui des générations à venir. Il faut adopter un style positif. Pas punitif. Nous avons aujourd'hui les capacités technologiques pour mettre en place une production industrielle plus propre. Le concept d'«industrie verte» doit être promu afin de procurer les biens et services environnementaux nécessaires. Ces industries sont à elles seules une source durable de diversification structurelle, d'emplois, de revenus et de prospérité. En outre, la production durable constitue un modèle économique rationnel contribuant à réduire le gaspillage de ressources et à accroître la compétitivité.

     

    Et pour finir une question à laquelle vous auriez aimé répondre et que je ne vous ai pas posée?

    Nous traversons une période difficile et sans précédents. Je suis attristé de constater que certains mouvements populistes s’amusent à diviser la population en critiquant violemment la politique fédérale sans proposer d'alternative.

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