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04.06.2020 - 05:56

«Manufacture Thinking» : bilan d’une action innovante

Il y a 4 ans, sous l’impulsion de la Chambre neuchâteloise du commerce et de l’industrie (CNCI) naissait un nouveau type de Think Tank, intitulé « Manufacture Thinking ». Celui-ci consiste en un cercle de réflexion industrielle ayant pour objectif d’explorer – avec les entreprises – la transformation numérique.  Sur le plan pratique, l’idée d’un tel cercle vise à produire du contenu pertinent et ciblé sur le « 4.0 » réalisé pour les entrepreneurs et par les entrepreneurs ! Et avec le soutien du Canton de Neuchâtel, via la Nouvelle politique régionale (NPR). Ce contenu très varié se décline à la fois sous la forme de blogs, d’articles de presse, de conférences et d’ouvrages directement corédigés par les participants du Think Tank. De plus, ces actions sont étendues et enrichies par des missions de découverte à l’étranger, dédiées aux thématiques du 4.0. Enfin, ce travail de fond est complété par une mise en lumière – et en valeur – des entreprises de nos régions qui avancent de manière originale et significative dans la transformation numérique – les « Shapers du 4.0 ».

NON, l’industrie 4.0 n’est pas réservée aux secteurs manufacturiers allemands de pointe ou à la Silicon Valley ! OUI, les PME de nos régions ont aussi pris le train de la transformation numérique ! Ainsi, le dernier ouvrage produit par le groupe « Manufacture Thinking » offre un panorama très réjouissant de l’état de la mutation de notre industrie. Ce constat renforce la conviction de la CNCI – associée aux autres Chambres de commerce romandes – qu’il faut poursuivre cette action consacrée au numérique, afin d’apporter une contribution concrète au développement de l’économie ; mais autrement et en amont de leur action habituelle sur les conditions-cadres.

En effet, de nouvelles conditions-cadres propres à stimuler la transformation numérique doivent émerger ; dans le système de formation, dans le cadre juridique, dans les infrastructures, dans la fiscalité, en particulier. Afin de faciliter le développement des nouveaux métiers et d’une nouvelle organisation et culture de travail, requalifier la main-d’œuvre, mieux tirer profit de la recherche, encadrer l’utilisation des données, doper et sécuriser les infrastructures numériques, stimuler l’éclosion de nouveaux modèles d’affaires plutôt que de les torpiller dans l’œuf, faute de pouvoir en simuler les impacts ou encore prévenir d’une taxation tout azimut et toxique du digital, parmi de multiples défis. Vaste chantier !

Deux questions à Xavier Comtesse, pilote du programme « Manufacture Thinking »

Très simplement, sur quels rouages « Manufacture Thinking » repose-t-il ?

XC : Dans le cadre de la révolution industrielle 4.0, il y a quatre ans nous avons mis en place un programme de sensibilisation et de recherche prospective à l’intention des entreprises. Celui-ci fonctionne avec un groupe d’une quarantaine d’entreprises et de Hautes écoles romandes – dont une bonne dizaine du Canton de Neuchâtel. Celui-ci s’est mis en mode d’auto-apprentissage et communique ses « fact-findings » à travers un site internet (ManufactureThinking.ch), des blogs sur LinkedIn, des articles de presses, des conférences publiques et un livre édité chaque année. La philosophie pédagogique que nous suivons est celle de l’appropriation. Nous considérons l’entrepreneur comme l’expert et le faisons évoluer parmi ses pairs, en mode de partage de connaissances et, surtout, d’expériences ! On organise pour cela des ateliers de travail, mais aussi des voyages en entreprises à travers le monde. On est allé à Tokyo, Hanovre, Paris, Shanghai, Munich et Boston pour voir des entrepreneurs disruptifs, typiques de la vague digitale. Non pour faire du commerce, mais pour échanger des connaissances sur les « bonnes » pratiques dont on peut s’inspirer. Le plus important dans une phase de transition comme celle imposée par le numérique, c’est de savoir comment s’y prendre et il y a toujours quelqu’un dans le monde qui sait ou qui a essayé. Cela permet ensuite d’adapter et de perfectionner des solutions novatrices et, à ce jeu, la Suisse figure parmi les champions. C’est cela que l’on offre.

Quel a été l’impact de « Manufacture Thinking » jusqu’ici ?

XC : Nous avons éveillé pas mal de consciences dans l’industrie de nos régions par rapport à la transformation numérique, en particulier sur ses piliers que sont les Data, les objets connectés, l’automatisation, l’intelligence artificielle et les nouveaux modèles d’affaires orientés usage et services. Ces quatre piliers sont intimement liés et bon nombre de cas auxquels nous avons été confrontés montrent que c’est la combinaison fine, progressive, de ces « briques » qui assure le succès d’une démarche manufacturière 4.0 Pas de grande théorie, ni de généralité, mais bien un discours basé sur des exemples concrets, pratiques, issus de nos industries, dans notre contexte de production ; sans cesse questionné et affiné par des entrepreneurs en prise avec le digital, destiné aux entrepreneurs ! Et lorsqu’on regarde les indicateurs clés de notre travail de fond, on constate que l’impact, qui est allé crescendo durant ces quatre ans, s’avère, en bout de ligne, assez massif ! De plus, notre travail a aussi permis une mise en évidence et une valorisation importante des pionniers du digital de nos industries, démontrant si besoin est qu’il n’y a pas que la Silicon Valley ou l’Allemagne qui innove dans ce domaine !

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