Formulaire en ligne de mise en quarantaine ou en isolementLa CNCI et huit autres associations économiques neuchâteloises expriment de vives réserves

    Dimanche 1er novembre, l’Etat a communiqué qu’il avait adapté sa stratégie de dépistage afin de préserver les capacités hospitalières. Il a aussi communiqué qu’une attestation de mise en isolement ou en quarantaine, à l'attention des employeurs, délivrée par le médecin cantonal, pouvait être obtenue en remplissant le formulaire spécifique sur le site www.ne.ch/coronavirus. Les personnes annonçant le résultat du questionnaire Coronacheck par le biais de ce formulaire sont assurées d'être suivies par un contact téléphonique durant l'isolement ou la quarantaine. S’ils souhaitent un dispositif de dépistage plus efficient, les milieux économiques émettent de vives réserves par rapport au formulaire en ligne pour une mise en quarantaine et en isolement.

    Depuis la fin de l’été, les milieux économiques s’inquiètent du dispositif de dépistage et demandent qu’il gagne en efficience. En effet, sur la base d’un sondage auprès de 295 entreprises, il était notamment ressorti que les délais de dépistage de la Covid-19 étaient bien plus longs que dans les cantons de Berne et de Vaud.

    Sans avoir préalablement consulté les milieux économiques, l’Etat propose désormais que les collaborateurs des entreprises ayant des symptômes ou ayant été en contact avec des personnes positives au Covid puissent se mettre unilatéralement en auto-isolement respectivement en auto-quarantaine en remplissant le formulaire sur www.ne.ch/coronavirus. Jusqu’à aujourd’hui, il fallait procéder par un test de dépistage ou avoir le certificat d’un médecin ou du médecin cantonal.

    Les milieux économiques font également part de leur incompréhension. D’une part, le Canton ouvre une filière accélérée de dépistage pour adapter ses capacités de dépistages à la situation. D’autre part, les personnes non vulnérables (soit la majorité de la population) qui présentent des symptômes n'auront plus accès au test et devront se mettre automatiquement en quarantaine ou en isolement. Et ceci sans

    contact, ni avec du personnel médical, ni avec les autorités sanitaires ou avec un groupe de traçage de contacts. Cette situation fait craindre :

    • Une augmentation de l’absentéisme dans les entreprises ;
    • Un transfert de responsabilité sur le personnel des entreprises quant au système de quarantaine et de traçage des cas ;
    • Une augmentation des demandes APG pour indemniser des mises en quarantaine "automatiques".

    Dès lors, même s’ils peuvent comprendre l’urgence de la démarche, les milieux économiques expriment leurs vives craintes et posent six questions.

    1. En rendant la démarche aussi facile, comment éviter les abus ?
    2. Quels seront les moyens de preuve que devra produire l’employé, soit lors du remplissage du formulaire, soit auprès de l’employeur ? En effet, s’il estime qu’il a été en contact avec une personne positive (avérée), doit-il donner le nom de la personne ? Doit-il préciser les symptômes ?
    3. S’il faut être en quarantaine parce que l’on a été en contact avec une personne positive, comment peut-on savoir si le cas est avéré, s’il n’y a plus de test ?
    4. L’Etat n’encourage-t-il pas trop facilement les collaborateurs des membres de nos associations à se diagnostiquer infectés au moindre symptôme ?
    5. Les effets juridiques et financiers de cette procédure allégée ont-ils été jaugés ?
    6. L’acceptation de cette attestation a-t-elle été validée par les assurances perte de gain ?


    La procédure allégée sans test sera activée le jeudi 5 novembre. La CNCI et huit autres associations économiques neuchâteloises demandent au Conseil d’Etat de répondre à ces six questions.

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