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16.11.2020 - 10:30

Tempête conjoncturelle et télétravail déjà bien implémenté pour les entreprises neuchâteloises

Les entreprises neuchâteloises subissent les effets de la crise sanitaire et économique actuelle. 42% des entreprises sondées considèrent la marche actuelle des affaires comme « mauvaise à médiocre » contre 23% « bonne à excellente ». Pour les six prochains mois, la tendance continue à se dégrader. 25% des entreprises ont été contraintes à réduire leurs effectifs en 2020 et 17% pensent encore le faire en 2021. Que ce soit pour la marche des affaires ou l’évolution des effectifs, les perspectives sont plus sombres pour l’industrie que pour les services. 34 % des entreprises sondées pensent investir dans les 12 prochains mois, ce qui pourrait représenter un montant total d’investissements de CHF 215 millions dans le Canton de Neuchâtel, 55% de ce montant étant répartis entre quelques acteurs économiques. Lors de ce sondage, des questions ont été posées sur la pratique du télétravail. 53% des entreprises le proposaient déjà avant la crise du COVID et 19% en plus l’ont fait lors de la crise. 80% des entreprises pratiquant le télétravail aujourd’hui pensent le maintenir, une fois la crise du COVID passée. Une « Convention de télétravail » propose un cadre afin de réglementer cette pratique au sein des entreprises, notamment concernant les horaires et les frais. La CNCI a participé à l’élaboration de ladite convention.

Une marche des affaires fortement ralentie et quelques perspectives d’investissement

Les prévisions des entreprises neuchâteloises sont en phase avec celles du KOF et avec celles du dernier bulletin conjoncturel du Canton de Neuchâtel. Les entrepreneurs sont très pessimistes concernant l’évolution de la marche des affaires au cours des prochains mois. Les climats d’incertitude économique et sanitaire pèsent sur le moral des entreprises. Le pessimisme est plus marqué dans l’industrie que dans les services. Par rapport aux trois dernières années, le pourcentage d’entreprises anticipant une mauvaise à médiocre marche des affaires (44%) a fortement augmenté par rapport à la moyenne des enquêtes 2017 à 2019 (moyenne de 16%). A n’en pas douter, les nouvelles mesures de soutien fédéral et cantonal sont attendues pour faire face à ces prochains mois d’incertitude. Le pourcentage d’entreprises prévoyant des investissements dans les 12 prochains mois (34%) reste stable par rapport aux enquêtes 2017-2019 (moyenne de 35%). Plus de CHF 215 millions pourraient être investis dans le Canton de Neuchâtel en 2021, 55% de ce montant étant répartis entre quelques acteurs économiques. Puisse la situation sanitaire et les plans de protection permettre la réalisation de ces investissements.

Encore des réductions d’effectifs en 2021, mais moins marquées

Malgré la possibilité de recourir au chômage partiel (RHT), les conséquences sur l’emploi se font sentir, mais sans que cela ne provoque pour le moment de hausse très marquée du chômage. 25% des entreprises ont été contraintes de diminuer leurs effectifs en 2020 (37% dans l’industrie et 18% dans les services). Pour 2021, 29% des entreprises du secteur industriel prévoient une diminution des effectifs, contre 11% dans les services. 72% des entreprises sondées prévoient une stabilité des effectifs en 2021. Le régime des RHT permet aux entreprises de maintenir leur main d’œuvre et donc leur savoir-faire en cas de reprise économique. Il est à espérer que d’ici là les conditions d’octroi des RHT ne se durcissent pas, ce qui devrait permettre au taux de chômage cantonal de ne pas exploser.

Augmentation des salaires plus contenue

Si les salaires ont augmenté de 1,6% en moyenne au début 2020, l’augmentation moyenne devrait être plus contenue en 2021 pour s’établir à 0,9%. L’augmentation moyenne des salaires sera plus modeste dans les services (+0,7%) que dans l’industrie (+1,1%), dont les entreprises sont plus soumises à des conventions collectives de travail. Par rapport aux enquêtes des années 2017-2019, le pourcentage d’entreprises ne prévoyant aucune hausse de salaire (73%) a fortement augmenté (moyenne de 47% lors des enquêtes 2017 à 2019).

Le télétravail bien implémenté dans les entreprises

La CNCI a par ailleurs sondé ses membres s’agissant de la pratique du télétravail, qui a subi ce printemps un puissant coup d'accélérateur. 25% des entreprises pratiquaient déjà le télétravail de manière régulière avant la crise ; s’y ajoutent 28% de sociétés qui le permettaient de manière plus restrictive. Avant la crise du COVID, le télétravail se pratiquait plus dans les services (60%) que dans l’industrie (40%). Dans les entreprises neuchâteloises, la proportion de l’effectif concerné par le télétravail s’élevait en temps normal à 38%, pour une moyenne de 1.6 jours par semaine, par collaborateur. Le télétravail pourrait s’inscrire dans la durée, puisque 80% des entreprises le pratiquant aujourd’hui pensent le maintenir, une fois la crise du COVID passée.

Parmi les sociétés pour lesquelles cette pratique n’était pas usuelle, 41% ont été incitées, ou contraintes, à instaurer le télétravail par la crise du Covid-19, ce qui représente 19% de l’échantillon. Les avantages du télétravail perçus par les entreprises neuchâteloises sont principalement la réduction du stress lié aux déplacements (55%), l’augmentation de la satisfaction des employés (52%) et le meilleur équilibre entre vie privée et professionnelle (50%). Les avantages que le télétravail pourrait apporter aux employeurs ressortent dans une moindre mesure : davantage d’agilité pour l’entreprise (39%), accroissement de la productivité des employés (18%) et réduction de la surface des bureaux (18%). Les principaux défis du télétravail ont trait à la communication avec les employés (52%), à la protection des données et à la cyber-sécurité (43%), à la mise en place de l’infrastructure nécessaire (41%) et au contrôle du respect des horaires de travail (31%).

La diffusion de bonnes pratiques (57%) ainsi que des informations sur les aspects contractuels et réglementaires (46%) constituent les supports les plus demandés par les entreprises pour favoriser l’adoption du télétravail. A ce sujet, la CNCI a participé à l’élaboration d’une «Convention de télétravail», via le groupe de travail mis sur pied par les organisations économiques de Suisse romande. Cette dernière propose un cadre permettant de réglementer au mieux ce mode de travail. Y sont notamment traitées la problématique des horaires et des frais.

Une enquête représentative

L'enquête a été menée par la CNCI du 19 août au 5 octobre 2020, et près de 32% de ses membres y ont répondu, ce qui correspond à 321 réponses (114 entreprises industrielles et 207 sociétés de services). L'ensemble des entreprises ayant répondu occupe 11'916 collaborateurs dans le canton (40% des emplois de la CNCI).

 

Revoir la visioconférence sur le sujet

Etude conjoncturelle 3’40
Etude télétravail 30’20
Convention de télétravail 40’41

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