Les urnes ont rendu leur verdict, ce dimanche 13 février. La CNCI et l’UNAM réagissent aux résultats des quatre objets de votation.
Initiative «Interdiction de l'expérimentation animale et humaine»
Sans grande surprise, cette initiative extrême a été massivement rejetée. L’acceptation de l’initiative aurait eu des conséquences négatives importantes sur la qualité des soins en Suisse. La population et son économie auraient été privées de médicaments indispensables. Le fait que l’ensemble des partis et des milieux économiques combattaient cette initiative et que la Suisse dispose d’un cadre juridique parmi les plus stricts au monde a certainement pesé dans la balance. La CNCI et l’UNAM sont satisfaites du résultat. Il faut désormais poursuivre les recherches dans le sens du programme national de recherche (PNR 79 « Advancing 3R ») lancé l’an dernier par le Conseil fédéral avec pour but de réduire au maximum le nombre d’expériences sur animaux et de diminuer les contraintes des expériences en elles-mêmes.
Initiative populaire « Enfants et jeunes sans publicité pour le tabac ».
La CNCI et l’UNAM sont déçues du résultat du scrutin. Damien Cottier, Président de l’UNAM, fait le constat suivant : « La campagne a été très émotionnelle. Elle a complètement passé sous silence l’existence du contre-projet indirect qui introduisait pourtant une interdiction totale de vente des produits du tabac pour les personnes de moins de 18 ans et limitait fortement la publicité qui aurait complètement disparu de l’espace public ». Emmanuel Raffner, Président de la CNCI, regrette l’issue du scrutin: « En acceptant une interdiction complète de la publicité et du marketing pour un produit légal, l’acceptation de cette initiative créée un précédent et risque d’être étendue à d'autres biens de consommation, tels que les aliments sucrés et gras, la viande, les boissons alcoolisées. Les partisans ont dit ne pas vouloir s’engager dans cette direction, nous les prendrons au mot. La liberté économique et la liberté individuelle sont mises à mal par le résultat d’aujourd’hui. La CNCI sera attentive à la loi qui découlera de l’initiative. »
Modification de la loi fédérale sur les droits de timbre
Florian Németi, Directeur CNCI, regrette le résultat du jour : « C’est une occasion manquée. La Suisse apportera sous peu des modifications à sa fiscalité des personnes morales (réforme OCDE). Supprimer cet impôt archaïque aurait permis d’anticiper l’augmentation du taux d’imposition pour certaines entreprises internationales. Pour continuer à attirer des sociétés internationales, c’eût été une mesure concrète. ». Philippe Bauer, Président de la Fédération neuchâteloise du second œuvre et Président de la Convention patronale de l’industrie horlogère, se montre inquiet : « Ce scrutin ne s’est focalisé que sur la perte de recettes fiscales de CHF 250 millions. Le fait que des entreprises (start up ou entreprises devant se recapitaliser après avoir vécu une période difficile) soient pénalisées par cet impôt du passé a laissé insensibles les référendaires trop motivés à toujours taper sur les grandes entreprises. C’est vraiment dommage que la Suisse ne puisse pas moderniser sa fiscalité afin de rester compétitive ».
Loi fédérale sur un train de mesures en faveur des médias
Seule la CNCI s’ était prononcée sur cet objet. Elle avait dit OUI au train de mesures en faveur des médias. Florian Németi analyse le résultat : « La loi sur les médias a fait l’objet d’un battage médiatique animé. L’accès à l’information, l’évolution des business models et l’indépendance des médias ont été au centre des débats. Nous imaginons la déception de nos trois médias locaux. Mais, le dossier pourrait se rouvrir très rapidement, l’augmentation de la redevance pour les radios et télévisions locales semblant emporter une certaine adhésion. Nous espérons que la qualité du traitement de l’information relative à l’économie neuchâteloise ne souffrira pas de ce manque de recettes escomptées. » .