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24.10.2022 - 11:55

La conjoncture économique reste très bonne, mais les perspectives se détériorent pour 2023

Résultats de l'étude conjoncturelles d'automne de la CNCI

Malgré une situation géopolitique tendue et des augmentations de prix en tous genres, les entreprises neuchâteloises traversent encore une période favorable. 270 entreprises neuchâteloises membres de la CNCI l’ont dit dans un sondage effectué du 29 août au 17 octobre 2022. La marche des affaires est encore bonne pour les six prochains mois. Mais ça commence à se gâter pour l’année 2023.  Une nouvelle fois, les entreprises font preuve de résilience et de détermination. Les entreprises pensant augmenter l’effectif de leur personnel sont plus nombreuses que celles qui pensent les réduire. Les salaires devraient augmenter en moyenne de 2.7% en 2023. 41% des entreprises sondées pensent investir en 2023. Une grande partie des entreprises (42%) connaissent des problèmes d’approvisionnement. L’augmentation du prix des entrants a frappé de plein fouet les entreprises neuchâteloises au cours des 12 derniers mois : l’augmentation des prix pondérée se monte à 13.5%. Les entreprises sondées imaginent que la tendance se poursuivra dans les mêmes proportions en 2023. Dans le domaine de l’énergie, 60% des entreprises font face à des augmentations de 11 à 50% et 13% de plus de 50%. En cas de coupures d’électricité, 82% des entreprises sondées attendent les instructions des autorités ; seules 20% ont des plans de continuité.

Marche des affaires, effectifs, salaires et investissements

50% des entreprises sondées considèrent la marche actuelle des affaires comme « bonne à excellente », contre 12%, « mauvaise à médiocre ». Pour les six prochains mois, l’optimisme prévaut encore : 40% estiment que la marche des affaires des 6 prochains mois sera « bonne à excellente ». Au-delà des 6 mois, il n’y a plus que 25% à anticiper une marche des affaires comme « bonne à excellente » et 25% des entreprises sont pessimistes par rapport à leurs affaires.  24% des entreprises sondées pensent augmenter l’effectif de leur personnel l’an prochain contre 5% qui pensent le diminuer. Les salaires devraient augmenter en moyenne de 2.7% en 2023 (3% pour l’industrie et 2.2% pour les services). 41% des entreprises sondées envisagent des investissements en 2023, ce qui représente le pourcentage le plus élevé depuis 2017. Dans le Canton de Neuchâtel, un montant total de CHF 157 millions pourrait être investi (une dizaine d’entreprises représentant une grande partie de cette somme).

Problèmes d’approvisionnement de matières  et augmentations spectaculaires de prix

42% des entreprises connaissent des problèmes d’approvisionnement, surtout pour les entreprises industrielles (73%) et les entreprises de plus de 30 collaborateurs (62% des entreprises entre 30 et 100 collaborateurs et 73% des entreprises de plus de 100 collaborateurs. Les difficultés d’approvisionnement se sont accrues par rapport à 2021 Ces difficultés incitent d’abord les entreprises à augmenter les prix de vente (64%), à diversifier les fournisseurs (56%) et  à augmenter les stocks (48%). L’augmentation des prix des intrants frappe de plein fouet les entreprises. D’après le sondage, la moyenne pondérée des augmentations des prix des intrants se monte à 13.5% % au cours des 12 derniers mois (17.8% pour les entreprises industrielles et 10.7% pour les entreprises de services). Pour l’année 2023, les entreprises anticipent des tendances dans les mêmes proportions.

Energie : soucis de prix et soucis d’approvisionnement

La CNCI a par ailleurs sondé ses membres s’agissant de leurs problèmes en lien avec l’approvisionnement en énergie. 38% des entreprises sondées consomment plus que 100'000 kWh par année. En toute logique, la consommation d’énergie est liée à la taille de l’entreprise. Concernant l’évolution attendue des coûts de l’électricité en 2023 par rapport à 2022, 13% des entreprises sondées s’attendent à une augmentation du plus de 50% (66% industrie, 33% services). À la question « Quel est le vecteur énergétique que vous utilisez pour le chauffage ? », 47% disent utiliser du mazout, 39% du gaz et 12 % de l’électricité. Suivent le chauffage à distance (8%), la récupération de chaleur (6%), le solaire thermique (2%) et les pellets (1%). Afin de réduire les frais liés à l’énergie, 65% des entreprises sondées disent avoir adapté l’éclairage et 62% le chauffage. En revanche, seules 9% disent négocier le prix avec le fournisseur d’électricité. Très peu d’entreprises annoncent ne rien faire en termes de réduction de la consommation énergétique (env. 10%). Si une limitation (contingentement) de l’approvisionnement d’électricité ou d’autres sources d’énergie devait se concrétiser, 53% des entreprises disent avoir recours au télétravail (24% industrie, 76% services), 39% pour un arrêt partiel de la production et 12% pour un arrêt total. Finalement, afin d’anticiper d’éventuelles coupures d’électricité ou de sources d’énergie, 82% des entreprises sondées disent compter sur les instructions des autorités. En outre, 20% des entreprises sondées préparent des plans de continuité. Elles se concentrent surtout dans les entreprises de plus de 100 collaborateurs.

Energie : lecture des résultats du sondage par un expert

Renaud Monnin, Directeur romand de Pool Energie Suisse SA, livre quelques réflexions en lien avec les résultats de l’enquête et la situation énergétique difficile que les entreprises traversent actuellement. L’expert est clair : « Les entreprises doivent évidemment s’attendre à des augmentations des coûts de l'énergie, tant sur le marché du tarif régulé, que sur le marché libre.  De nombreuses entreprises se préparent à affronter un hiver difficile. L’anticipation est nécessaire afin de limiter les dégâts. ». Se basant sur les résultats de l’étude, Renaud Monnin observe : « Une partie importante des entreprises attendent sur les instructions des autorités. Il est nécessaire de traiter le problème rapidement pour éviter au maximum d’affecter les processus de production. Pour y parvenir, il s’agit de trouver des solutions qui correspondent aux spécificités de l’entreprise. L’objectif est bien sûr d’éviter le délestage. Cela pourrait représenter des pertes économiques très importantes et des conséquences néfastes pour la stabilité de notre pays. ». Renaud Monnin rappelle quelques faits : « Aujourd’hui environ 20% de l’électricité consommée en Suisse en hiver est importée des pays européens. Comme l’UE produit 30% de son électricité en hiver à partir de gaz dont 40% provient en temps normal de Russie et que la Russie réduit drastiquement ses livraisons de gaz, nos voisins risquent de ne pas être en mesure de nous livrer l’électricité qui nous manque. En outre, 26 réacteurs nucléaires français sur 56 sont toujours à l’arrêt, 15 redémarreront peut-être d’ici janvier 2023 ». Pour terminer, Renaud Monnin propose quelques solutions : « Pour faire face à cette situation. Il y a de premières solutions. La mise en vigueur de l’ordonnance sur la réserve hydroélectrique, les ordonnances pour l’installation d’une centrale de réserve temporaire à Birr ou encore les réserves de gaz de la Suisse en France démontrent la volonté des autorités ». Bien évidemment, il y a la campagne de sensibilisation du Conseil fédéral. À ce stade, il s’agit de faire des économies d’énergie volontaires.
 

Présentation


Webinaire (à revisionner) 

Lien pour (re)voir le webinaire. Le temps est indiqué pour visionner des séquences précises. Cliquer ici

  • 00:00 Introduction (Florian Németi)
  • 03:45 Résultats étude conjoncturelle: marche des affaires, effectifs, salaires et approvisionnement en marchandises (Florian Németi)
  • 29:35 Problèmes approvisionnement en énergie (Quentin Di Meo)
  • 33:41 Lecture des résultats au sujet des pénuries en énergie (Renaud Monnin)
  • 50:19 Conclusions (Florian Németi)
  • 57:03 Questions et réponses (Florian Németi et Renaud Monnin)

 

 

 

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