Création d'entreprise: témoignage de Gérard Perret de SLEN.ch

  • Au coeur de l’économie

Deux fois par année, un cours de création d’entreprise est donné à la CNCI avec Douglas Finazzi d'IFJ. La CNCI et IFJ sont motivés font intervenir des patrons qui partagent avec les participants les facettes de l'entrepreneuriat. Gérard Perret, associé fondateur de l’entreprise SLEN.ch à Bevaix, s'est prêté à l'exercice. SLEN.ch est une entreprise qui fournit des services événementiels ainsi que du matériel pour des manifestations de toutes tailles. Lors de cet événement consacré à la création d’entreprise, Gérard Perret a dit la vérité, rien que la vérité sur ses expériences de patron.

En 2003, après une formation d’électronicien puis d’ingénieur ETS, Gérard travaille dans une startup qu’il fonde avec des copains de l’école d’ingénieurs. Il explique : "Nous étions motivés, nous voulions faire du développement informatique. Nous étions les Kings du Dev. Notre motivation était de développer un produit informatique destiné à des éducateurs dans le domaine social. Ce produit permettait une analyse syntaxique de leurs notes de séance. C’était déjà une forme d’IA. Nous avions un seul client: l’Etat de Vaud. Ce dernier repoussait sans cesse sa décision de nous filer ce gros mandat. Toutes nos économies ont été investies dans notre projet. D’autres opportunités se sont ouvertes à nous, des demandes qui venaient de secteurs différents (notamment l’armement). Nous sommes restés fermés à ces opportunités, car nous étions focalisés sur le produit et pas sur le client. Après trois ans, nous avons dû renoncer à notre projet." En 2006, Gérard et ses associés sont à court d’argent. L'aventure se termine. Les ex-associés restent en très bons termes.

Toujours en 2006, Gérard se lance dans la création d'une nouvelle entreprise : SLEN.ch. Cette entreprise qui compte aujourd'hui 10 collaborateurs, met  à disposition, une large gamme de matériel de sonorisation, et de lumières, ainsi que d’autres produits et services pour la réalisation d’événements. Gérard rappelle ses débuts : " La musique me passionnait. J'avais observé qu’il fallait souvent plusieurs partenaires pour offrir des services de sonorisation et de lumières et que cela constituait un obstacle  pour les mandants. Riche de mon expérience précédente, avec mon associé, nous nous nous sommes d'emblée efforcés à ne pas nous concentrer sur un seul client, mais sur plusieurs et de toutes les tailles. Ne pas mettre les œufs dans le même panier, voilà un précieux enseignement que j’avais retiré de ma première expérience."

Autre précieux enseignement de sa première expérience de patron: savoir se diversifier. Gérard Perret précise : " Offrir de nouveaux services, quitte à partir sur de nouvelles pages blanches Par exemple, SLEN.ch propose aussi de la décoration. Certains clients en avaient d'abord exprimé le besoin, que nous avons analysé. Ça nous a incités à étoffer notre gamme de services.". Gérard aborde aussi l'importance d'une trésorerie saine: " Pour la pérennité d’une entreprise, cash is king! ". Dans ma première expérience, nous n’avons pas su voir les signaux d’alarmes (warnings).". Un brin autocritique, il s'interroge encore: "Ou nous n'avons pas vraiment voulu les voir, ces problèmes de cash? ".

Dans son témoignage, Gérard Perret aborde aussi les bas d’une entreprise et rappelle la période covid : " En 2020, nous avons perdu tous nos mandats. Notre chiffre d’affaires a  littéralement plongé. Nous avons recommencé à travailler en 2022. Aujourd’hui, nous avons retrouvé tous nos clients et avons remboursé tous nos emprunts. Quel soulagement d'être encore là ! ".

Forme juridique d'entreprise ! Gérard fait l'analyse suivante: "Notre entreprise est toujours une Sàrl. A la base, on rêvait de créer une SA, comme tous les créateurs d'entreprises ambitieux. C'est un signe de réussite. Mais, au fil du temps, j’ai acquis la conviction qu’une SA était plutôt une société de capitaux pour attirer de l’actionnariat externe. Or nous avons plus besoin de personnes qui investissent leur savoir-faire dans l'entreprise que de leurs fonds.  Pour des raisons de simplification administrative, peut-être faudra-t-il un jour passer par cette étape... ".

Une autre préoccupation de slen.ch est la transmission de l’entreprise. Gérard explique: " Mon associé, de 10 ans mon aîné, a remis ses parts à deux nouveaux associés, bien plus jeunes que moi. Avec des jeunes à bord, SLEN.ch peut se projeter ".  Gérard souligne: "Être associé ne veut pas dire être potes. Des associés doivent avoir une seule motivation : défendre les intérêts de l’entreprise. Pour avancer, il ne faut pas craindre le débat d’idées.  Il faut que les idées se confrontent pour faire évoluer les projets. Et puis, c’est positif de se retrouver à plusieurs à la tête d’une entreprise : on peut se soutenir dans les moments difficiles et critiques, car il y en a. ".

Gérard Perret ne parle pas volontiers de lui. Pour la CNCI, il a fait une exception. Lui qui aime tant apprendre des autres s'est retrouvé dans la position de l'intervenant. Et ce fut tant mieux pour les 15 participants à la séance et pour la CNCI. MERCI Gérard ! Merci Patron !

Autres liens

IFJ

Liens de la CNCI sur la création d'entreprise

SLEN.ch

Gérard Perret, associé fondateur de l’entreprise SLEN.ch
Douglas Finazzi, Directeur IFJ Suisse-Romande & Tessin

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